Dans cette partie où sévit le terrorisme, la réponse médicale reste insuffisante. Les victimes de Boko Haram se comptent par centaines et ont des besoins spécifiques, notamment l’accompagnement psychologique et des interventions chirurgicales.
L’Organisation non gouvernementale Médecins sans frontière (MSF) tire la sonnette d’alarme sur la nécessité d’améliorer la prise en charge médicale des blessés, victimes des attentats de Boko Haram, dans la région de l’Extrême-Nord. Dans son bulletin d’information couvrant la période de juillet – août 2017, l’organisation fait état d’un « afflux de blessés » aux besoins spécifiques relatifs, entre autres, à des soins psychologiques et des interventions chirurgicales.
« Depuis 2013, la secte Boko Haram sévit dans la région de l’Extrême-Nord. Parmi les départements les plus touchés, le Mayo Sava. Ainsi, chaque attaque de la secte Boko Haram engendre des blessés qui arrivent en masse à l’hôpital de district de Mora, l’une des rares structures hospitalières encore fonctionnelle dans le département. MSF y déploie une stratégie de gestion d’afflux massif des blessés, en appui au ministère de la Santé publique(Minsanté ). Le plan de réponse a été déclenché plusieurs fois déjà, vu la fréquence des actes terroristes. Seulement, depuis le début de cette année, entre janvier et juillet, 219 personnes blessées ont été reçues et traitées à l’hôpital de Mora, victimes d’attaques kamikazes, de l’explosion de mines et des affrontements armés« , indique l’ONG.
La secte islamiste Boko Haram sème la terreur dans la région de l’Extrême-Nord du pays depuis plus de quatre ans. Elle a tué plus de 158 civils depuis avril, selon Amnesty international. « Quatre fois plus qu’au cours des cinq mois précédents. Cette hausse du nombre de victimes est due à la multiplication des attentats-suicides, 30 ayant été perpétrés depuis début avril. Soit plus d’un par semaine« , indique Amnesty sur son site.
Les besoins médicaux dans le département du Mayo Sava ont connu une hausse les deux derniers mois écoulés. les équipes médicales du Misanté et de MSF ont effectué 15. 166 consultations générales (6957 en juillet et 8209 en août) dans la zone de Mora-Maroua et Kousseri. A la même période, 2 261 enfants malnutris ont été pris en charge (1000 en juillet et 1 261 en août) et 153 enfants admis en pédiatrie en juillet contre 262 en août.
706 actes chirurgicaux ont été posés dans le même intervalle de temps, notamment 343 en juillet et 79 en août. Pour ce qui est des consultations psychologiques, MSF a compté 431 patients.