Selon Jeune Afrique, les raisons de l'arrestation de Bruno Bidjang, présentateur vedette de la chaîne de télévision Vision 4, sont liées à des accusations d'incitation au soulèvement et d'atteinte à la sûreté de l'État, bien que ces charges aient été réduites à des faits de "propagation de fausses nouvelles".
Les événements qui ont conduit à son arrestation remontent au début du mois de février 2024, lorsque des publications sur les réseaux sociaux de Bruno Bidjang ont suscité des inquiétudes au sein du gouvernement camerounais. Les messages partagés par le journaliste ont fait état d'une augmentation imminente du prix du carburant et d'autres changements économiques, provoquant une agitation parmi la population.
Cependant, les informations partagées par Bidjang se sont révélées inexactes, ce qui a entraîné des critiques à l'égard du gouvernement. Malgré la correction des faits par les autorités, le commissaire du gouvernement a décidé de poursuivre Bidjang en vertu de l'article 113 du code pénal, qui régit la propagation de fausses nouvelles susceptibles de nuire aux autorités publiques ou à la cohésion nationale.
La décision de traduire Bruno Bidjang devant le tribunal militaire soulève des questions quant à la pertinence de cette juridiction dans ce type d'affaire, étant donné que le journaliste n'est ni militaire ni impliqué dans des activités terroristes. De plus, la détention provisoire de Bidjang, pour une durée de quinze jours, est jugée excessive par certains observateurs.
Il est intéressant de noter que Bruno Bidjang était autrefois proche de l'homme d'affaires Jean-Pierre Amougou Belinga, lui-même incarcéré dans le cadre de l'affaire Martinez Zogo. Cette connexion pourrait avoir influencé les événements récents entourant l'arrestation de Bidjang, notamment le retrait du soutien de son ancien employeur.
Alors que l'affaire se poursuit, de nombreuses questions subsistent quant aux motivations réelles derrière l'arrestation de Bruno Bidjang et à la procédure judiciaire en cours. La situation souligne également les défis persistants auxquels sont confrontés les journalistes et les médias au Cameroun, en particulier lorsqu'ils s'expriment sur des questions sensibles.