Bishop Watio resigns from ELECAM Board

Mgr Watio Dieudonné Watio Dieudonné

Thu, 12 Nov 2015 Source: Cameroon Journal

Démission subtile et silencieuse. Départ à l’anglaise pour emprunter à la fameuse formule, «filer à l’anglaise». Il y a un peu de tout cela dans la démarche de Mgr Watio Dieudonné, membre du Conseil électoral d’Election Cameroon (Elecam). Nos sources révèlent que le prélat a jeudi dernier, envoyé son chauffeur auprès des services de la comptabilité-matière de la direction générale d’Elecam.

Le collaborateur de Mgr Watio Dieudonné, avait la mission de faire décharger les clefs et la jolie Land-Cruiser (V8), de couleur blanche, sa voiture de fonction. «La voiture est en forme et désormais garée au siège. Elle ne semble avoir aucune panne. Il se raconte qu’il ne veut plus exercer les tâches de membre du conseil électoral» lance une source ; devant le mutisme de la comptabilité-matière.

« Nous sommes encore étonnés et surpris de cette attitude. Mais nous ne pouvons rien en dire ; qu’il s’agisse d’une démission tacite ou d’autre chose. Il y des voies officielles que peut utiliser Mgr Watio Dieudonné, si sa démission en était une» lance un cadre.

Le prélat, l’on se souvient avait été nommé au sein de l’organisme indépendant chargé de l’organisation, de la gestion et de la supervision de l’ensemble du processus électoral et référendaire au Cameroun (Elecam), précisément le 07 juillet 2011. Mgr Watio Dieudonné, Delphine Tsanga, Biyong Pauline, Titi Nwell Pierre, Tiku Tambe Christopher et Nsangou Issofa, nommés membres du conseil Electoral, bénéficiaient du décret N°2011/204 du 07 juillet 2011 de Paul Biya, président de la République et chef de l’Etat du Cameroun.

A la différence de Biyong Pauline mise à l’écart, les quatre autres membres du conseil électoral, ont vu leur mandat être renouvelé par le décret présidentiel du 21 juillet 2015. Si pour Delphine Tsanga, Titi Nwell Pierre, Tiku Tambe Christopher et Nsangou Issofa, qui craignaient de voir s’achever si tôt leur mandat, la reconduction était un ouf de soulagement qui a permis de renouer avec les mêmes prébendes et privilèges, la même prise en charge, bien malin, quiconque pouvait présager de l’attitude de Mgr Watio Dieudonné.

Départ silencieux

La crise ouverte entre le Conseil électoral et le Dg des Elections le 09 juillet 2014, n’avait pas arrangé les choses.

Le prélat apprend-on, n’avait de cesse d’appeler à la responsabilité de tous. Mais la guerre des égos entre Sani Tanimou, le directeur général des élections et le président du Conseil Samuel Fonkam Azu’u. Jusqu’à ce jour, le prélat traînait les pieds à assister aux travaux des trois dernières sessions ordinaires. Des sources bien introduites à la présidence de la République attestent que Mgr Watio Dieudonné, avait saisi le chef de l’Etat par une correspondance où, il manifestait sa volonté de ne pas voir son mandat être renouvelé.

Le prélat avait invoqué à l’adresse de Paul Biya, l’immensité de ses charges pastorales, qui ne lui donnent plus la possibilité de continuer à siéger au sein du Conseil électoral. Le courrier a-t-il atteint les parapheurs du président de la République ? Si oui, Paul Biya qui aime à laisser croire, qu’il est le seul à faire démissionner a-t-il voulu tester le prélat ? Nombreux sont ceux qui aimeraient occuper un siège de membre du conseil électoral d’Election Cameroon.

Qu’est-ce qui peut expliquer que le chef de l’Etat veuille nécessairement maintenir en violation des libertés individuelles, celui qui n’en veut plus ? L’abandon volontaire du poste de membre du Conseil électoral d’Elecam, par le prélat démontre qu’il y a encore des hommes d’honneur et de conviction capables de prendre leur distance avec Paul Biya. Avec le départ de Mgr Watio Dieudonné, les signes de fatigue et d’essoufflement de l’ancienne ministre Delphine Tsanga, épuisée et malade ; la place laissée vacante par Abdoulaye Babale promu Dg des élections depuis le mois de juillet 2015 ce sont trois chaises qui sont vides ; parmi les dix-huit membres du Conseil électoral d’Election Cameroon (Elecam).

Source: Cameroon Journal