Dans le texte qu’il s’apprête à délivrer lors de la Cop 21, intitulé «le temps d’agir : l’heure est à l’urgence climatique », le chef d’Etat camerounais, appelle à préserver la planète, «la communauté internationale doit, à l’occasion de la conférence de Paris sur les changements climatiques, être au rendez-vous de l’histoire et prendre des engagements à la hauteur des enjeux. Nous devons de concert enrayer les effets délétères du réchauffement climatique », écrit le chef d’Etat camerounais.
Revisitant le « long chemin » emprunté de Rio à Paris, le leader camerounais affirme que « ces efforts n’ont pas été vains », et s’interroge, « quelle planète allons-nous laisser aux générations futures ? ».
« Il est indiscutable que les changements climatiques sont imputables aux activités humaines » reconnait Biya en « pointant » du doigt les pays développés.
« L’heure n’est plus à la désignation des responsables, mais à l’action », tente de nuancer le dirigeant d’Afrique centrale.
« Et à ce problème global qu’est le réchauffement climatique, il est impératif que la communauté internationale propose les solutions nécessaires », poursuit-il.
Financement, le nerf de la guerre
« Nous attendons de « l’accord de Paris », qui couronnera les travaux de la conférence, des compromis acceptables pour toutes les parties entre les intérêts nationaux et ceux de la communauté des nations. Pour être crédibles, ces engagements devront être contraignants, surtout en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre, et prévoir la mise en place des mécanismes d’aide financière et technologique appropriés pour accompagner les pays pauvres dans leur lutte contre les bouleversements climatiques », formule en guise d’espérances Paul Biya, dont le pays à l’instar de beaucoup d’autres, est sur la voie de « l’émergence ».
Les financements devraient respecter un calendrier, « il est nécessaire de fixer un calendrier de financement pour garantir que les partenaires à l’accord tiennent leurs engagements », indique le numéro un camerounais.
Il ajoute, « il sera indispensable que les différents fonds, notamment le Fonds Vert, soient alimentés comme prévu et de manière pérenne par les pays développés, sans préjudice des dotations accordées au titre de l’aide publique au développement et que l’accès aux sources de financements soit simplifié ».
En promettant, que son pays respectera ses engagements de « réduction de 32 % de l’empreinte carbone de son développement par rapport à 2010, à l’horizon 2035 ».
Avant de promettre des adaptations dans la politique de développement du Cameroun, «la politique de développement du Cameroun, qui vise à l’émergence à ce même horizon, nécessitera sans aucun doute des adaptations au changement climatique. Ces mesures d’atténuation exigeront, au niveau international, des transferts de technologie qui pourraient faire l’objet d’un fonds spécial multilatéral ; mais également, au niveau national, la poursuite de la mise en cohérence de politiques sectorielles et l’intensification des efforts que nous menons depuis plusieurs années. (…) Nous devons prendre la
« Si les participants font preuve d’assez de courage politique pour prendre des décisions, certes difficiles mais indispensables, pour mobiliser les moyens appropriés et pour coordonner leurs efforts, alors la conférence de Paris aura atteint son but et marqué un tournant historique », conclut Biya.
Effet de mode ou révolution au palais d’Etoudi ? Cette sortie de Biya surprend un peu les observateurs.
Jamais le chef d’Etat camerounais en 33 ans de pouvoir, n’a dévoilé avec autant d’empressement à ses compatriotes, une communication qu’il s’apprête à délivrer au monde, fût-elle un simple texte. Dans un pays où le sujet sur les changements climatiques, devient encore plus politique, chaque jour qui passe.
Il y a bien longtemps que les camerounais attendent ce genre de communication.