Alors que le bilan des victimes est encore provisoire et que les secours pousuivent leur travail, la population réclame des explications aux autorités camerounaises mais aussi à l’exploitant de cette ligne de chemin de fer, Camrail. Comment s’organise cette filiale du groupe français Bolloré pour gérer la catastrophe ?
La direction générale de Camrail à Yaoundé est située à la gare d’où est parti, vendredi 21 octobre, le train 152 qui a déraillé à Eseka avec plus de 1000 passagers à bord.
Son siège abrite aussi l’une des deux cellules de crise qui ont été mises sur pied par le transporteur pour faire face aux demandes et besoins pressants des parents des victimes.
Le centre depuis dimanche matin est un peu moins sollicité, nous ont confié des responsables, car toutes les victimes sont partiellement prises en charge dans les infrastructures hospitalières. Il y a néanmoins toujours sur place une équipe d’astreintes de médecins et de personnels qui répondent au téléphone aux préoccupations des usagers via un numéro vert.
Les Camerounais demandent des comptes
Les dirigeants de Camrail pour l’instant se bornent à l’annonce de l’ouverture d’une enquête technique sur les causes de cet accident. Mais les spéculations vont bon train sur les radios et télés camerounaises. Tous les dimanches, comme le veut la tradition, l’heure est au débat sur quasiment toutes les radios et télévisions nationales.
Les questionnements étaient nombreux hier sur ce malheureux concours de circonstances avec un enchaînement d’évènements, entre l’effondrement du pont sur la route Douala-Yaoundé et l’afflux massif des passagers vers le train. L’heure était aussi à essayer d’établir les responsabilités dans la chaîne des décisions qui a conduit à une rallonge exceptionnelle de voitures dans ce train.
Les panellistes évoquaient aussi l’éventualité d’une intention criminelle, savamment orchestrée des parties, et pourquoi. En guise de réponse, juste des spéculations, mais aussi une certaine politisation du drame avec des panellistes parfois tendancieux qui appellent à la démission de tel ou tel responsables.
Biya attendu pour un discours télévisé
Le président Paul Biya a décrété ce lundi 24 octobre une journée de deuil national en hommage aux victimes. Il a aussi écourté son séjour depuis plus d’un mois en Suisse sur les bords du lac Léman. Et son retour ce dimanche à Yaoundé est venu compliquer un peu plus la vie quotidienne et la circulation dans la capitale.
Comme souvent, l’axe routier principal, qui va de l’aéroport au palais présidentiel a fait l’objet de surveillance étroite. Il a même été coupé à la circulation, ce qui n'a pas été sans provoquer quelques nuisances aux usagers, mais les Yaoundéens y sont habitués maintenant.
Certaines rumeurs annoncent que le président camerounais pourrait faire un discours à la télévision nationale ce lundi.