Paul Biya n'a que faire de la vérité des urnes
En attendant que Paul Biya enfile pour la 8è fois le cordon de grand commandeur, c’est le pays entier qui tousse — et l’économie qui s’étouffe.
Les rues bouillonnent, les décrets pleuvent, et les entrepreneurs comptent les absents comme on compte les averses en saison des pluies.
Les chaînes d’approvisionnement sautent les unes après les autres, pendant que les générateurs dorment faute de carburant.
L’État a interdit la vente d’essence en bidons — et voilà des usines muettes, des hôtels à genoux, et des patrons à bout de nerfs.
Résultat : la production chute, la colère grimpe, et le moral des affaires s’effondre comme un toit mal cloué.
Certains, favorables au changement, applaudissent pourtant ce chaos : « au moins, tout le monde voit que la politique, ça nous concerne tous ! »
Les uns veulent juste bosser et encaisser, les autres réclament justice — sans voir qu’ils crient le même désespoir.
Pas d’essence ? Pas de transport. Pas de transport ? Pas de commerce. Pas de commerce ? Pas de Cameroun qui tourne.
Et pendant que les préfets pondent des arrêtés, les entrepreneurs bricolent des plans B avec des tuyaux et des prières.
On siphonne sa propre voiture pour nourrir son groupe électrogène .Le pays tourne désormais au système D… D comme débrouille, désespoir et diesel introuvable.
Certains chefs d’entreprise parlent de décisions « suicidaires », d’un pays verrouillé par la peur et les uniformes.
« Ceux qui disent avoir gagné les élections, pourquoi tremblent-ils autant ? », murmure un hôtelier épuisé.
Lui a passé la journée à courir après le gazole — sa gérante a fini à l’hôpital, renversée par une moto dans sa quête du carburant perdu. Ainsi va le Cameroun : les urnes n’ont pas encore parlé, mais la rue, elle, crie déjà famine.