Le livre «Rebâtir la patrie» de Léon-Charles Tigoufack démontre la similitude des principes de gouvernance des deux présidents de la République.
L’ouvrage «Rebâtir la patrie» est un essai politique de Léon-Charles Tigoufack, enseignant et ancien chef d’établissement au Ministère de l’Éducation Nationale. L’ouvrage construit en cinq parties aborde les non-dits de l’indépendance du Cameroun, l’ascension au pouvoir d’Ahmadou Ahidjo et l’arrivée de Paul Biya.
Le livre compare aussi la politique économique dans les deux modes de gouvernance et les rapports avec les libertés et la démocratie ainsi que les «propositions du renouveau», peut-on lire dans Le Messager du jeudi 21 avril 2016.
L’enseignant Léon-Charles Tigoufack met en relief «une révolte silencieuse populaire». «Le fait que le peuple camerounais soit ballonné, exploité et paupérisé n’a jamais suscité les protestations des grandes puissances amies. Par contre, le soutien actif ou le secours diligent de Paris n’ont jamais fait défaut aux potentats qui se relaient à Yaoundé depuis la pseudo indépendance de 1960», explique l’auteur.
L’ouvrage indique que «Paul Biya s’investit volontiers dans la politique du pire», et Ahmadou Ahidjo a «jugulé le peuple, mystifié l’opinion et abusé à sa guise des pouvoirs exorbitants », peut-on lire. Pour Léon-Charles Tigoufack, «le président Ahidjo et le président Biya sont bien de mêmes fabriques».
Au moment où Paul Biya accède au pouvoir en 1982, bon nombre de politiciens ne lui donnaient pas cinq ans à la tête du pays. «Un quart de siècle plus tôt, beaucoup de politiciens de renom avaient pensé la même chose d’Ahidjo, quand il devint Premier Ministre, puis chef de l’Etat».
Selon l’ouvrage, le Cameroun est sous le règne d’un long diktat économique de la France, car la similitude entre les deux hommes est «effarante». Il en est de même pour la stratégie de conservation du pouvoir. Ahmadou Ahidjo a régné pendant 22 ans et sons successeur y est depuis 35 ans.
Léon-Charles Tigoufack s’engage dans le combat de la restitution de l’intégrité du Cameroun. Il propose la restitution de la confiance, la simplification des structures étatiques ainsi que l’appel à l’éveil citoyen. Il reconnait tout de même que «la République a fait montre de sa capacité à fabriquer les requins de la politique prompts à coaliser contre la patrie», donc ce n’est pas gagné d’avance.