Biya ne sait pas anticiper - Jean Marc Bikoko

Jean Marc Bikoko, Président De Dynamique Citoyenne Jean Marc Bikoko, Président de Dynamique Citoyenne

Tue, 13 Dec 2016 Source: cameroon-info.net

Au cours d’une conférence à laquelle la Dynamique Citoyenne a convié la presse le 10 décembre à Yaoundé, Jean-Marc Bikoko, le porte-parole, s’est prononcé sur les trois grands sujets qui figuraient à l’ordre du jour: «les violences qui étreignent le Sud-Ouest et le Nord-Ouest du Cameroun; le drame ferroviaire survenu à Eséka le 21 octobre 2016 et la situation des droits de l’Homme au Cameroun».

À propos du train de la mort, le syndicaliste a martelé qu’il y a eu plus de 300 morts à Eséka le 21 octobre 2016. «A cet effet, nous préparons un rapport, le nôtre, pour montrer que ni Camrail ni les autorités publiques n'ont publié les vrais chiffres», a-t-il précisé avant d’assener qu’«une fois de plus le Gouvernement ne sait pas anticiper en construisant des routes et des chemins de fer modernes».

D’après le journal Intégration du 12 décembre 2016, Jean-Marc Bikoko s’est également dit choqué par certaines images (notamment à Bamenda où le drapeau national a été brûlé et celui des sécessionnistes hissé). «Politiquement, a estimé Jean-Marc Bikoko, c’est maladroit d’aller narguer des gens qui s’alarment de voir leur émancipation confisquée par une police qui dévore les citoyens». Il a ajouté, peut-on lire, que les jeunes issus des mouvances libertaires ont interprété cela comme «une provocation».

«Mais, puisque les revendications populaires couvent depuis, le scénario profile un avenir indéchiffrable». Pour le point focal de Dynamique Citoyenne, indique le journal, le stress identitaire gagne de plus en plus les populations. «Ce qui arrive dans la partie anglophone de notre pays a été lancé ailleurs avec la série des memoranda. Et le Gouvernement n’a pas vu venir; il n’a pas su anticiper!», se désole Jean-Marc Bikoko.

Selon lui, la mise en place effective d’un dispositif de gouvernance décentralisé aurait anticipé sur la situation actuelle. Et agir comme si la partie anglophone est une partie inférieure du pays contribue à la radicalisation inutile des tensions en plus de pousser à une déresponsabilisation communautaire.

Pour La Dynamique Citoyenne, «Le Cameroun est un délit de droit». L’intervention musclée apportée par une police locale a enflammé les esprits. «Et les images d’atrocités perpétrées sur de jeunes femmes, des morts, qui ont fait le tour du monde montrent à suffisance que la police a eu du mal à développer un autre mode opératoire face à un processus dont elle ne comprenait pas les modalités», a évalué le point focal de la Dynamique Citoyenne.

Source: cameroon-info.net