Biya se fait représenter par Yang à l’investiture en RCA

Le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Philémon Yang, est présent ce mercredi 30 mars à Bangui, capitale politique de la République Centrafricaine. Il prendra part, en tant que représentant personnel du Chef de l’Etat, Paul Biya, à l’investiture du nouveau président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, élu le 14 février dernier.

Le Cameroun et la Centrafrique entretiennent de bonnes relations sur le plan diplomatique. Seulement, l’instabilité politique dans ce pays avec lequel le Cameroun partage une frontière longue de 797 km à l’Est a quelque peu contribué à une fragilisation de ces relations au cours de la dernière décennie. Pays réputé paisible, le Cameroun accueille depuis près de 10 ans, des réfugiés centrafricains fuyant les tensions dans leur pays.

Selon Jacques Franquin, représentant résident du HCR au Cameroun, c’est en 2005 que les premières arrivées de ce genre sont enregistrées. Les bergers ne venaient plus simplement faire paître leurs bêtes, mais débarquaient par familles entières. La crise est en gestation. L’année d’après, elle accouche de nombreux problèmes: malnutrition, maladies, impact sur les populations locales, etc. Heureusement, le Gouvernement camerounais est là, avec ses partenaires, pour apporter secours et réconfort. Aujourd’hui, ils sont évalués à environ 123 000 réfugiés et déplacés de la République centrafricaine en terre camerounaise.

Avec cette investiture du nouvel homme fort de Bangui, Yaoundé espère un retour à la normale. Faustin-Archange Touadéra, quant à lui, prend les rênes d’un pays à rebâtir. Dès l’annonce de son élection, il avait assuré «mesurer le poids de la charge» qui l’attend. Dernier chef du gouvernement de François Bozizé, ce professeur de mathématiques hérite en effet à 58 ans d’un très lourd passif, économique, sécuritaire et social.

La Centrafrique, un des pays les plus pauvres de la planète malgré son potentiel agricole et minier, est restée coupée un moment de ses recettes, du fait de sa mise en coupe réglée par les groupes armés qui se sont érigés en douaniers, cadres des impôts… Comme ses prédécesseurs, le nouveau président sera largement dépendant de la communauté internationale pour assurer les fins de mois de l’État et sa sécurité. Dix mille Casques bleus et plusieurs centaines de soldats français sont actuellement déployés en Centrafrique, sous perfusion financière des bailleurs.