Henriette Ekwé était le grand témoin du «débat BBC Afrique-Africa N°1 Paris» du 11 juin dernier. La journaliste et militante politique a commenté plusieurs thèmes, dont la rumeur sur la modification de la Constitution camerounaise. Celle-ci soupçonne certains opposants de permettre l’instauration du poste de Vice-président de la République du Cameroun. Elle affirme d’entrée de jeu ne pas savoir en quoi le poste de Vice-président serait une urgence et se demande si cela pourrait être fait dans le cadre d’une vacance de pouvoir.
«Ce qui est sûr et certain, c’est que ceux qui prônent ce changement de la constitution disent que le Chef de l’État aimerait beaucoup s’appuyer sur un Vice-président qui le moment venu pourrait prendre la relève parce qu’il serait un peu fatigué et que ça l’arrangerait qu’il y ait cette option-là», dit-elle.
Pour elle, un changement dans la constitution ne pourrait pas faciliter la gestion de la démocratie au Cameroun. S’appuyant sur l’exemple de l’élection présidentielle qui devrait rester à un tout en cas de modification de la loi fondamentale, Ekwé soutient qu’une révision de la constitution sera toujours à l’avantage du parti au pouvoir.
Pour elle, la modification de la constitution redoutée par les opposants n’est pas qu’une rumeur. Elle en veut pou preuve les déclarations faites, les motions de soutien en faveur d’une élection présidentielle anticipée qui ont été rédigées. La militante qui se revendique de l’Union des populations du Cameroun jure que l’intention du pouvoir, c’était «de faire une élection présidentielle au mois d’octobre à peu près de cette année». Elle suppose que l’élection pourrait être anticipée pour permettre au Président Paul Biya de «gérer» la Coupe d’Afrique des nations de football de 2019.
Pour ce qui est des motions des appels à candidature, Mme Ekwé déclare qu’elles veulent dire à Paul Biya que sans lui le pays est à terre, qu’il n’y a que lui. Des manœuvres qui à son avis ne plaisent pas à tout le monde au sein du parti au pouvoir, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC). «Il y a quand même quelques bruits de grincements de dents ici et là. il y a des personnalités qui se demandent s’il y a besoin d’aller signer une pétition pour lui demander de se présenter alors qu’il y a une échéance en 2018. Ça commence aussi à agacer certains qui ne le disent pas très haut, mais qui, dans les salons privés, disent y en a marre. Quand même ce n’est pas le seul intelligent de notre parti, il faudrait envisager quand même quelque chose d’autre».