Dans une intervention remarquée lors de l'émission Geopolis sur Équinoxe TV, le Valère Bessala a dévoilé ce qu'il présente comme un système bien rodé de détournement des ressources minières camerounaises à travers des entreprises fictives. Ses révélations mettent en lumière des pratiques douteuses impliquant des acteurs économiques et politiques de haut niveau.
Selon l'analyse de Valère Bessala, le mécanisme est simple mais efficace. Des réseaux locaux créent des sociétés apparemment étrangères en leur donnant des noms à consonance occidentale, jouant ainsi sur ce qu'il qualifie de "complexe du blanc" au sein des cercles décisionnels camerounais. Ces entreprises fictives sont ensuite présentées aux plus hautes autorités, dont le président Paul Biya, comme des investisseurs internationaux sérieux alors qu'elles ne seraient que des coquilles vides contrôlées par des Camerounais influents.
L’homme politique a particulièrement pointé du doigt trois sociétés : Cam Iron, CDE et Savannah Energy. Cam Iron, active dans l'exploitation du fer de Mbalam, aurait été dirigée pendant quinze ans par un Camerounais avant d'être cédée à des intérêts australiens dans des conditions opaques. La Cameroon Development Corporation (CDE) serait impliquée dans des cas de surfacturation et de détournement de fonds. Quant à Savannah Energy, présentée comme un acteur du secteur pétrolier, elle serait en réalité une structure sans réelle substance.
Ce système ne pourrait fonctionner sans des complicités au plus haut niveau, selon Bessala. Il évoque notamment la présence du fils d'un général à la tête de certaines de ces entreprises, ce qui leur permettrait d'obtenir des contrats juteux et de bénéficier d'une certaine impunité. Le journaliste dénonce une forme de blanchiment économique où des intérêts locaux se cachent derrière des façades internationales pour mieux siphonner les richesses nationales.
Les conséquences de ces pratiques seraient désastreuses pour l'économie camerounaise. Le pays se verrait privé de revenus légitimes tandis que quelques privilégiés accumuleraient des fortunes. Valère Bessala appelle à une plus grande transparence dans l'attribution des contrats miniers et à des audits indépendants sur les activités de ces sociétés.
Cette mise en lumière publique des pratiques douteuses dans le secteur minier camerounais pourrait-elle déclencher des changements ? Les observateurs s'interrogent sur l'éventuelle réaction des autorités face à ces révélations. L'histoire récente montre cependant que de telles affaires ont souvent été étouffées sans suite.