Une autre une étude internationale dont les résultats ne vont pas plaire au pouvoir de Yaoundé. Le Groupe d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale (Gabac) a rendu publics jeudi 17 septembre 2015, les résultats d’une étude menée au Cameroun depuis 2008 sur la lutte anti-blanchiment et contre le financement du terrorisme (LAB/CFT). Quatre jours plus tard, le sujet fait la grande Une de Le Quotidien de l’économie (LQE).
Le Journal écrit que la lutte contre le blanchiment d’argent se porte encore mal au Cameroun. « C'est le Groupe d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale (Gabac) qui incline à travers les évaluations menées depuis 2008 sur le dispositif LAB/CFT du pays. Les résultats évaluatifs du Gabac présentés le 17 septembre 2015 à Yaoundé montrent, à cet effet, que le Cameroun a « zéro » dispositif « conforme » pour ce qui est de la lutte contre le blanchiment d’argent. Dix dispositifs sont « largement conformes », vingt « partiellement conformes », dix-neuf « non conformes » et « zéro » non applicables ».
LQE énumère les griefs que le Gabac porte contre le Cameroun : « la non-prise en compte de certaines infractions dans l’énumération des infractions sous jacentes, comme les délits boursiers, la traite des personnes, le trafic des migrants. Par ailleurs, l’on note la non-incrimination du financement des actes terroristes, l’absence de retour d’information sur les suites réservées à la saisine de l’Anif (Agence nationale d’investigation financière) ou du parquet, l’absence de disposition relative à la confiscation des biens de valeurs équivalentes, etc. »
Pourtant, le pays a fait des efforts, en mettant en place des organes (Anif, Conac, Tcs, Chambre des comptes) pour lutter contre ce fléau. Force est de constater que les résultats sont loin d’être probants. « Vous reconnaîtrez que les procédures judiciaires sont d’un effet limité pour le Trésor public si, parce qu’ils n’auront pas été identifiés en vue de leur saisie conservatoire et leur confiscation au profit de l’Etat, les criminels peuvent avoir la possibilité de jouir des produits de leurs crimes après avoir purgé leurs peines », a dit au journal Désiré Geoffroy Mbock, secrétaire permanent du Gabac.
Pour inverser la tendance, rapporte LQE, « le Secrétariat permanent a soumis pour examen un prototype de décret. Qui porte création, composition, attributions et fonctionnement du Comité de coordination des politiques nationales de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive ».