Après le Tribunal de Grande Instance du Wouri à Douala, c’est au tour du Sénat, d’être saisi. D’après l’initiateur en l’occurrence la Mutuelle inter-africaine des consommateurs des biens et services (Miacbis), il est question que les instances saisies ordonnent l’ouverture d’une enquête parlementaire sur la « gestion calamiteuse de la Cbc et même de la liquidation de la défunte Compagnie financière de l’Estuaire (Cofinest) », souligne la Miacbis.
CAMERPOST a reçu une copie de la correspondance adressée au Senat et dans laquelle la Mutuelle relève qu’il lui a été donné de découvrir que les fonds propres de cette banque dans la rubrique «Réserves, Report à nouveau et Provisions pour risques généraux» ont fait un bond extraordinaire pour passer d’un montant de 5,407 Milliards de Francs Cfa au 31 Décembre 2014 à 61,465 Milliards de Francs Cfa au 31 Janvier 2015, soit une augmentation en valeur absolue de 56,058 Milliards de F Cfa en l’espace d’un mois ».
Ce n’est pas tout. Le mois suivant, c’est-à-dire le 28 Février 2015, cette somme d’argent de 56 Milliards de Francs Cfa disparaissait des fonds propres de la banque, informe la mutuelle qui soutient avoir dénoncé ces faits auprès des autorités judiciaires comme étant « une opération de blanchiment de capitaux et de financement de terrorisme en Afrique Centrale. Nous référant aux dispositions légales et réglementaires en vigueur ».
Luttant depuis plus de cinq ans déjà aux côtés des victimes des banques et des microfinances qui, chaque jour s’ouvrent au Cameroun « comme des champignons et ferment le lendemain appauvrissant davantage le bas peuple que nous sommes, nous avons estimé et à bon droit, qu’il était opportun que nous portions ces faits gravissimes à la Haute connaissance des Elus du peuple camerounais afin que vous preniez toutes les mesures qui s’imposent pour sauver cette banque de la menace qui pèse sur sa survie et afin que les clients et le peuple tout entier soient épargnés du cortège de malheurs que sa chute nous imposerait », expliquent les membres de la Mutuelle sus-évoquée.
Ils clament être certains que seule une enquête parlementaire peut permettre de comprendre dans ses profondeurs les origines d’une telle situation, et par conséquent les causes profondes des faillites des banques et des microfinances au pays.
LA COBAC INDEXÉE
Au rang des accusés, la Miacbis pointe du doigt la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (Cobac). « Sa défaillance à pouvoir assumer les missions que les Etats membres de l’Union Monétaire de I’Afrique Centrale (Umac) lui ont confiées, est la source des maux dont souffrent les clients des banques au Cameroun », argue la Miacbis qui ne manque pas de citer outre la Cbc, le cas de la microfinance dénommée Compagnie Financière de l’Estuaire en abrégé Cofinest SA qui a fermé les portes le 18 Février 2071 et où « les Agents véreux de la Cobac ont organisé eux-mêmes le pillage et à grande échelle des dépôts de ses clients ».
Toute chose qui fait que sauf à redéfinir les missions à elle assignées, il serait impossible que le système bancaire joue convenablement le rôle qui est le sien pour pouvoir porter le Cameroun à l’émergence. En tout état de cause, travaillant sur cette situation depuis cinq ans déjà et lors des enseignements tirés de la scandaleuse affaire Cofinest, « nous avons compris que la victoire contre les faillites des banques et des microfinances dans notre pays ne sera jamais gagnée si les clients des banques et des microfinances ne s’organisent eux-mêmes pour utiliser les voies et les moyens que leur offrent les dispositions légales et réglementaires en vigueur afin de s’impliquer dans la lutte contre les abus dont ils sont victimes de la part de notre système bancaire », certifie la mutuelle.