Blocus du SDF au Parlement: les non-dits d’une négociation en coulisses

Fru Ndi Yaoundé Proche Les sessions parlementaires sont bloquées au Parlement

Thu, 30 Nov 2017 Source: camer.be

Alors que tout le monde attend toujours les conclusions de la rencontre entre le ministre en charge des Relations avec les assemblées et les émissaires de Ni John Fru Ndi, des observateurs scrutent la position du social Democratic Front (SDF) qui attend toujours d’avoir des éléments de réponses à leurs desiderata.

Ayant réussi à paralyser le vote du projet de loi du budget de l’Etat du Cameroun en 2018 la semaine dernière en imposant la prise en compte de la question anglophone, le groupe parlementaire SDF avec pour chefs de file les députés Banadzem et Jean-Michel Nintcheu continue de maintenir la pression sur le parlement et par là même le pouvoir exécutif qui a cependant la possibilité de proposer des lois qui, du fait de la majorité obèse, ne peuvent que passer comme lettre à la poste. Aujourd’hui du fait de ce blocus le pouvoir de Yaoundé est presqu’obligé d’accorder une suite à ces revendications.

Même si jusque-là rien n’a encore avancé en termes de réponses aux questionnements du parti de la balance. Des sources font état de ce que le ministre du Travail et de la sécurité sociale et des interlocuteurs SDF auraient échangé sur une possibilité de décrispation de l’atmosphère dans la zone anglophone qui depuis plus d’un an, est sous le coup d’une crise qui a du mal à s’achever.

Implémentation effective de la décentralisation

Parmi les points de vue inscrits dans le document que l’on aurait remis à Grégoire Owona, se trouveraient la libération pure et simple de tous les leaders anglophones parmi lesquels Mancho Bibixy, l’application de la constitution de 1996 avec l’implémentation effective de la décentralisation, une option que prône le parti leader de l’opposition depuis des années.

Le SDF parle d’un découpage à 5 régions, de la rotation des pouvoirs, de la création d’un poste de vice-présidence, de la relecture du code électorale, de la création d’une commission indépendante pour l’organisation des élections, de l’élection présidentielle à 2 tours, de l’utilisation effective de l’encre indélébile, de l’indélébilité de l’ancre, de l’acceptation des candidatures indépendantes et d’autres sujets concernant par exemple la séparation des pouvoirs, la neutralité de la justice, la suppression de la fonction de délégué du gouvernement dans les collectivités territoriales décentralisées, la lutte efficace contre la corruption, l’enrichissement illicite et même le partage équitable des fruit de la croissance…

Comprendre le statu quo de la crise

Un échange entre les deux parties qui a failli tourner au ridicule car selon nos sources le Social democratic front était ferme sur ses positions pendant que le représentant d’Amadou Ali tentait en bon jongleur, de supplanter ses interlocuteurs.

La mouture du parti de la balance serait donc en train d’être exploitée pour tenter de comprendre le statu quo dans cette crise qui dure depuis le 21 novembre 2016. D’autres sources croient savoir que le chef de l’Etat aurait déjà reçu les propositions du SDF et pourrait dans les tout prochains jours et de manière informelle recevoir non seulement Ni John Fru Ndi mais aussi d’autres leaders de la scène politique, de la société civile, des religieux et même des citoyens lambda.

Cela avec l’implication de ses collaborateurs que sont le Premier ministre, le secrétaire général de la présidence de la République, le directeur du cabinet civil et même des émissaires qui pourraient être envoyés sur le terrain afin de mieux appréhender les motifs de la fronde. L’on imagine bien qu’au sortir de ces contacts, il y aura une suite à donner à ces revendications au moment où l’on veut voir clair sur les nombreuses descentes des missions Yang et Musonge sur le terrain.

Une occasion pour Grégoire Owona de se repositionner dans un contexte où certains acteurs ont mordu la poussière en tentant de dialoguer en vain avec les leaders qui ne se reconnaissent plus en leur élite.

Source: camer.be