Les 18 députés SDF que compte l’Assemblée nationale, ne sont pas tous engagés dans l’opération « Blocus » lancée le jeudi 22 novembre 2017 pour exiger l’ouverture d’un dialogue sur la crise dite anglophone pendant la 3e session ordinaire ouverte le 14 novembre dernier.
Par leurs actions, les élus du Social democratic front, principale formation politique de l’opposition, ont réuni à faire suspendre depuis trois jours, la tenue des séances plénières à l’hémicycle de Ngoa-Ekelle.
L’honorable Joseph Wirba est le grand absent au front de la contestation devant l’Assemblée nationale. Après avoir pris part à la 2e session de l’année législative entre juin et juillet 2017, le député SDF de Jakiri dans la Région du Nord-Ouest, s’était juré de ne plus mettre ses pieds à l’hémicycle à Yaoundé si le gouvernement ne trouve pas une solution durable aux revendications anglophones.
Ainsi, depuis l’ouverture de la 3e et dernière session ordinaire de l’an 2017, « J’ai choisi de rester chez moi à Jakiri, je suis chez moi » indique Joseph Wirba dans un échange téléphonique avec Cameroon-Info.Net
Dans sa circonscription électorale à Jakiri, Joseph Wirba fait du porte-à-porte pour prendre le pouls de la population locale dans un contexte socio-politico-sécuritaire particulièrement tendu. Dans un bilan présenté à la presse au lendemain de l’assassinat d’un gendarme dans les environs du lycée technique de Jakiri, l’élu SDF affirmait qu’en l’espace de trois mois entre septembre et novembre 2017, plus 1 000 personnes ont été blessées par des forces de l’ordre lors des manifestations dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Dans ses chiffres, il indiquait aussi qu’environ 122 personnes ont été tuées et plus de 40 000 autres se sont réfugiées au Nigéria, pays limitrophe.
Celui qu’on a surnommé député rebelle, a défrayé la chronique il y a un an lors de la troisième et dernière session parlementaire de l’année 2016.
A la tribune de l’Assemblée nationale, il avait dans un long discours d’une trentaine de minutes, dénoncé le gouvernement de Paul Biya qui, selon lui, marginalise dans sa gestion, les camerounais de la partie anglophone. Dans la foulée, il avait déclaré son soutien aux militants de la sécession du Cameroun.