Boko Haram: Cabral Libii prend le contre-pied d’Issa Tchiroma

Cabral Libii Révèle La Source Cabral Libii est l'initiateur de l’opération 11 millions d’inscrits

Thu, 27 Jul 2017 Source: cameroon-info.net

L’universitaire camerounais ne pense pas comme Issa Tchiroma et le Gouvernement que l’ONG américaine mène un complot contre le Cameroun.

Le dernier rapport d’Amnesty International intitulé : « Chambres de torture secrètes au Cameroun : Violation des Droits humains et crime de guerre dans la lutte contre Boko Haram » a suscité la colère du Gouvernement camerounais qui s’en est indigné par la voix du Ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakari. Le Porte parole du Gouvernement a balayé ce document d’un revers de la main, accusant l’ONG américaine de mener une cabale contre le Cameroun.

Ce discours d’Issa Tchiroma à la suite d’un rapport d’Amnesty n’est pas nouveau, comme l’a constaté Cabral Libii dans une intervention radiophonique mercredi, 26 juillet 2017. « C’est à peu près la même chose à chaque fois.

Quand Amnesty International publie son rapport, le Ministre de la Communication s’en indigne… Il trouve toujours l’occasion de dire que c’est un complot », indique-t-il. Or, les rapports d’Amnesty International n’ont jamais ciblé que le Cameroun. Du moins, Le Cameroun n’est qu’un des plus de 100 pays auxquels l’ONG qui opère depuis 1961 s’intéresse dans le monde. « Mais pour revenir plus spécifiquement au rapport du Cameroun. Qu’a-t-il de si spécial au point que je vois tout ce qui se déroule ? » S’interroge l’universitaire camerounais. S’il trouve le rapport tout de même accablant pour le Cameroun compte tenu de la qualification de « Crime de guerre » qu’il contient, il a cependant du mal à voir qu’il fait la part belle à Boko Haram.

« Lorsque vous rentrez dans le contenu effectivement, on peut penser a priori que c’est déséquilibré parce que si on met Boko Haram d’un côté et de l’autre le Cameroun, ce sera là une posture biaisée… Lorsque ce rapport parle de chambre de torture, crime de guerre, alors ce rapport n’épingle pas, ne pointe pas du doigt les traitements infligés aux membres de Boko Haram mais des traitements infligés à des camerounais réputés innocents et ce rapport est parsemé de témoignages », observe-t-il.

Le jeune leader d’opinion camerounais rappelle que si l’ONG américaine a pu avoir autant d’images satellite, autant de témoignages des personnes victimes de torture et même des officiers de l’armée camerounaise (parlant sous anonymat), c’est certainement grâce à l’assistance des 300 militaires américains dont les camerounais avaient applaudi le déploiement dans la partie septentrionale du pays en 2015. « Ça aussi, ce sont des conséquences de l’assistanat que nous aimons tant », fait remarquer Cabral Libii.

Il dénonce surtout l’attitude de l’Etat camerounais qui n’a pas daigné donner de réponse lorsqu’Amnesty lui a communiqué ce rapport pour qu’il puisse réagir avant ou réajuster un certain nombre d’informations avant sa publication. « L’Etat du Cameroun n’a pas jugé utile de réagir, il n’a pas jugé utile de communiquer des informations d’ajustement à Amnesty International.

L’Ambassade de France au Cameroun qui a été épinglée dans ce rapport a reçu une copie le 23 juin et a réagi immédiatement deux semaines après. Même chose pour l’Etat américain qui a aussi été épinglé dans ce rapport a aussi reçu une copie de ce rapport en fin juin et a trouvé l’occasion de réagir », fustige l’initiateur du mouvement « 11 millions d’inscrits sur les listes électorales ».

Source: cameroon-info.net