Le 14 février, sur l’axe routier reliant la ville de Goche à celle de Kerawa, un pick-up du Bir a sauté sur un engin explosif improvisé. A bord du pick-up, le lieutenant colonel, Honoré Georgie Kwene Ebele et 11 de ses hommes. Le chauffeur aurait perdu ses jambes. Le lieutenant colonel et ses hommes très amochés sont en cours d’évacuation à Yaoundé.
Après cinq jours de combats à Goche, localité située à vingt kilomètres de la frontière camerounaise avec le Nigéria, les commandos antiterroristes de l'opération Alpha sont revenus couverts de gloire et satisfaits d'avoir mené ce qui est sans doute l'opération la plus décisive de la lutte contre Boko Haram. La prise de Goche qui était ces derniers mois le centre de gravité des activités de la secte et sa remise à leurs collègues de l’opération lafiya dolle de l'armée nigériane.
Tout était réuni pour que l'opération soit couronnée de succès. Il y a d'abord eu le prétexte : Les confessions le 28 janvier de deux candidates à l'attentat suicide à Kerawa. L’une des deux femmes, ancienne épouse d'un émir de Boko Haram avait livré des informations plus que précises sur ces dizaines de jeunes préparés à Goche pour perpétrer des attentats kamikazes au Cameroun. Le contexte: l'intervention de mercredi dernier survient au lendemain des attentats et attaques de la secte au Cameroun et au Nigeria qui ont fait en deux jours près de 100 morts.
Une riposte devait être organisée. Les stratèges camerounais et nigérians ont mis sur pied un plan d'actions. L'opération a été décidée à Abuja et à Yaoundé. Il fallait « nettoyer » Goche, ce nid de terroristes. Les commandos de l’opération Alpha sont entrés en action dès mercredi matin. Ils seront rejoints plus tard par leurs camarades de l’opération Lafiya Dolle. Ils ont découvert que Goche abritait entre 700 et 1000 combattants de Boko Haram. Ils en ont neutralisés quelques uns, « une dizaine » a affirmé l'armée nigériane à notre confrère Bbc.