Faire un compte rendu des exploits de l’armée camerounaise dans la lutte contre Boko Haram, c’est bien. Répondre aux questions des journalistes c’est encore mieux. Mais ce n’est pas à cet exercice que s’est livré le porte parole du gouvernement lundi dernier. En effet, le ministre de la communication, Issa Tchiroma Bakary en véritable homme politique, n’aura pas renié sa langue de bois. Au contraire, il a su trouvé à chaque fois, le moyen d’éviter de s’appesantir sur les sujets évoqués.
Aussi, selon La Nouvelle Expression de ce mercredi 17 février 2016 en kiosque, l’un des sujets qui embarrassent le ministre de la communication est celui de l’apport des Etats Unis dans le cadre de la lutte contre la secte islamiste. En effet, le Mincom a été interrogé sur l’apport du contingent de 300 hommes envoyés au Cameroun par les Etats Unis en octobre 2015. « L’apport de nos amis est inestimable. Ils nous aident dans la formation de nos militaires dans la détection d’engins explosifs », répondu le ministre.
Pourtant, ce dernier n’a pas voulu s’appesantir sur le sujet, concluant que l’aide du continent américain était plus important pour le Cameroun. Toutefois, poursuit le journal, il est important de souligner que l’apport des Etats Unis, qui devait se matérialiser par le renseignement, la reconnaissance et la surveillance n’a pas beaucoup aidé le Cameroun au vu de la vague d’attentats suicides qui a secoué la région depuis le début de l’année 2016.
A la question de savoir ensuite, s’il n’est pas indécent devoir les jeunes mourir sur le champ de bataille alors que les « vieux » se livrent au jeu des appels et motions de soutiens à l’endroit du président Paul Biya, le mincom a juste souligné, la douleur et l’hommage à rendre aux illustres disparus, sans piper mot sur la question des appels lancés au chef de l’Etat pour des élections anticipés.
Parmi les sujets qui « fâchent », on retrouve aussi la question de la présence du chef de l’Etat au front. Cette fois-ci, le porte parole du gouvernement s’est voulu formel. La présence Paul Biya aux côtés des forces de défense n’est aucunement urgente. « La situation ne nécessite pas la présence du président de la République au front. Si d’aventure cette présence était rendue nécessaire, il s’y rendrait » », a affirmé la voix du gouvernement.