Alors qu’un message porté du ministère de la défense indique des mesures urgentes à prendre précisément dans la ville de Yaoundé pour barrer la voie à la secte Boko Haram, l’alerte ne semble pas émouvoir les autorités de la capitale économique.
Vendredi 4 avril 2016, un message porté du ministère de la défense circule. Ce message qui fait le tour des réseaux sociaux, n’était pas certainement destiné à un large public, mais son contenu, maintient les uns et les autres en alerte. Il ressort de celui-ci que des mesures urgentes doivent être prises, pour sécuriser quelques lieux de la capitale politique. Entre autres le Sed, les différentes casernes, immeubles ministériels et lieux de grand rassemblement. Sur les réseaux sociaux, les commentaires vont dans tous les sens. D’aucuns disent que des membres de la secte islamique seront infiltrés dans les deux grandes villes du pays. Cependant difficile de le vérifier. Mais toujours est-il, il faut rester vigilent.
Dans la ville de Douala pas de mesures spécifiques. Nous sommes à l’hôpital du génie militaire ce vendredi, c’est un grand jour de levée de corps. Comme depuis le début des attaques terroristes, pour entrer ici, il faut montrer pattes blanches. Tous ceux qui y accèdent, sont identifiés et ne peuvent se retrouver dans l’enceinte de cette institution militaire qu’après la présentation de leur carte d’identité nationale.
Dans les hôtels, la démarche est la même depuis plusieurs mois. Le vigile qui tient son détecteur de métaux, passe tous les usagers qui y accèdent au scanner. De l’hôtel Sawa à Pullman, c’est la même démarche et pour les femmes, leur sac à main est délicatement inspecté. Si cette démarche d’inspection est entrée dans les habitudes de plusieurs structures depuis des mois dans la ville, on note par ailleurs que les services publics de la ville, peine à copier cet exemple.
Dans les marchés aussi, aucune disposition n’est prise. C’est le cas du marché central de Douala. Grand lieu de concentration de masse humaine, ce marché ne dispose aucun moyen de sécurité pour les usagers. Entre entrée et sortie difficile à définir, installation anarchique des populations installées sur le trottoir, le contrôle devient un exercice difficilement envisageable. Une situation qui inquiète les populations qui restent cependant confiantes, quant à la capacité des forces armées à barrer la voie à l’ennemi. «c’est vrai que notre marché n’a ni entrée, ni sortie et qu’il est difficile de contrôler tous ceux qui y accèdent, nous faisons confiance à notre armée et on n’a pas peur », précise Claude K. , commerçant.