Boko Haram a recruté 4000 Camerounais selon ICG

Bir5 Opération de l'armée camerounaise à la frontière avec la RCA

Thu, 17 Nov 2016 Source: cameroon-info.net

La cote d’alerte ! En cinq ans, entre 3500 et 4000 Camerounais ont rejoint les rangs du groupe terroriste Boko Haram. L’information est contenue dans le 3e rapport d’International Crisis Group(ICG) consacré à la guerre que le Cameroun livre à cette nébuleuse. L’étude publiée le 16 novembre 2016 est rapportée dans les colonnes de L’Œil du Sahel du 17 novembre.

Le journal a en effet publié des extraits dudit rapport intitulé «Cameroun: faire face à Boko Haram». On y apprend qu’ «entre 3500 et 4000 Camerounais, très majoritairement des hommes, auraient rejoint Boko Haram comme combattants, marabouts et logisticien ». Pour enrôler de nouveaux combattants, souligne le journal, le groupe terroriste verse en échange une prime de recrutement comprise entre 180 000 et un million de FCFA et une moto. Une fois enrôlés, les nouvelles recrues ont des salaires qui oscillent entre 60 000 et 250 000 FCFA.

Selon l’étude, «Boko Haram a donc constitué l’essentiel de son réseau logistique à l’Extrême-Nord entre 2010 et 2014, en s’appuyant notamment sur d’anciens contrebandiers et trafiquants, des commerçants et transporteurs auxquels étaient proposées des sommes importantes pour servir de logisticiens ou ravitailleurs…Kousseri, le chef-lieu du département du Logone et Chari, était la principale base logistique: logisticiens, caches d’armes, change d’argent, fabrication de fausses pièces d’identité et impression de matériel de propagande. Le Mayo Sava, proche des fiefs de Boko Haram dans le Borno, était le plus important foyer de recrutement entre 2012 et 2014. La fourniture en carburant et denrées alimentaires avait lieu dans le Mayo Tsanaga et le Diamaré», indique ICG.

Dans cette guerre que le Cameroun est obligé de subir depuis 2014, environ 125 soldats et 1400 civils ont été tués depuis cette date. Boko Haram essuie aussi des revers. Ainsi, plus de 2000 djihadistes tués, au moins 970 autres arrêtés, dont 880 actuellement détenus. Mais le Cameroun enregistre aussi des pertes matérielles importantes.

«Toujours dans la région de l’Extrême-Nord, International Crisis Group indique que ce sont ainsi 12 000 têtes de bétail et des milliers de petits ruminants, dont la valeur est estimée à deux milliards de FCFA, qui ont été volés depuis 2013. L’élevage étant l’activité principale dans la région, la répercussion immédiate est que sa contribution au PIB a chuté de 7,3 à 5% depuis 2014, soit des pertes de l’ordre de 449 986 502 000 FCFA par an.

Entre 2014 et 2015, les dépenses sécuritaires ont connu une augmentation (189 à 378 milliards de FCFA) selon le Fonds monétaire international, pour représenter 2% du PIB. La scolarisation dans la région de l’Extrême-Nord a aussi pris un sérieux coup, affichant en 2014, un faible taux de 46%. Les arrondissements tels que le Mayo-Moskota, Fotokol et Kolofata, plus touchés par les attaques de Boko Haram, n’enregistrant d’ailleurs que 20% de taux de scolarisation», relève notre confrère.

Source: cameroon-info.net