Les membres du Groupe terroriste Boko Haram devenu Etat Islamique en Afrique de l’Ouest sont au courant que si leurs actions n’ont pas causé ces derniers temps plus de morts que par le passé, c’est en partie du fait des Comités locaux de vigilance. Ces groupes d’auto-défense créés par les populations elles-mêmes qui aident désormais les forces de défense nationale à limiter les attentats terroristes ou le nombre de victimes.
Aussi les terroristes ont-ils décidé de rendre l’existence de ces «volontaires de la paix». Le Jour du 22 décembre 2015 renseigne que les insurgés sont entrés à Kerawa, à la frontière avec le Nigeria, les 18 et 19 décembre. «Vendredi 18 décembre 2015 vers 23 heures, des hommes armés ont fait une incursion au domicile d’Oumate Mala. Le paisible habitant de Kerawa, âge de 65 ans environs, a été sorti de son sommeil. Les agresseurs ne sont pas passés par quatre chemins. Ils se sont présentés comme des combattants de Boko Haram et auraient demandé que leur victime leur désigne les maisons des membres du comité de vigilance de Kerawa. Selon des informations dignes de foi, Oumate Mala a refusé de coopérer. Ses agresseurs l'ont alors abattu froidement avant de se fondre dans la nature», raconte le quotidien privé.
Le lendemain, d’autres terroristes sont revenus avec la même mission. «Non contents de leur forfait, les Boko Haram sont revenus à Kerawa samedi. Cette fois, c'est à Yanoute, un autre homme du village, qu’ils s'en sont pris. Ils voulaient savoir où habitent les membres du comité de vigilance. L'homme a dit n'avoir pas cédé malgré les supplices et les menaces de mort. Les Boko Haram ne sont pas allés les bras vides. Ils ont volé deux sacs de mil et la bicyclette de Yanoute. Dimanche, des femmes qui se déplaçaient entre Tolkomari et Kouyape se sont heurtées à une barrière érigée sur la route par des membres de la secte. Ils les ont menacés avant de leur demander de transmettre le message que le passage est désormais interdit à quiconque sur ce chemin rural», ajoute Le Jour.
Ces actes ont été perpétrés alors que toujours selon le journal, «les militaires nigérians ont lancé une offensive sur la base de Bologne harangue de Shave, une localité située à 6 km de Kerawa Nigeria, en allant vers Poulka, autre place forte de Boko Haram».