Branle-bas à la police après l’annonce d’un recensement du personnel

Des allégations de « faux âges et avancements » sont dénoncées

Mon, 28 Mar 2022 Source: www.camerounweb.com

C’est le branle-bas à la police

Des allégations de « faux âges et avancements » sont dénoncées

Les policiers redoutent une vague de sanctions

Ce n’est pas la grande accalmie au sein du corps de la police, depuis l’annonce d’un recensement par le délégué général à la sureté nationale. « On a jamais vu des policiers autant inquiets qu’ils le sont aujourd’hui. La peur est visble chez plusieurs policiers surtout ceux qui travaillent dans les unités de police », affirme une source.

En effet, depuis la publication un message radio-porté (instruisant le comptage physique des effectifs) daté du 21 mars 2022 et signé Martin MBARGA NGUELE, c'est le branle-bas.

Des agents tombent en cascade avec un fracas de casseroles qui menace de rendre inaudibles de nombreux scandales. Selon des sources proches du dossier, le Délégué général à la Sureté Nationale (DGSN) a initié cette opération à la demande de la présidence de la République. Dans ce haut-lieu, apprend-on, des allégations de « faux âges et avancements » seraient parvenues courant janvier dernier et c’est pour cette raison que l’opération de recensement a été dilligentée avec pour finalité de sanctionner ceux des policiers qui se montreront en marge de la règlementation.

Dans un message radio-porté daté du 21 mars 2022, qui a fuité sur Internet, le DGSN instruit les inspecteurs généraux, les inspecteurs de la Sûreté nationale, les directeurs et assimilés, les délégués régionaux, les chefs de division et de cellules à faire parvenir « sous huitaine », à la direction des ressources humaines, les listes numérique et physique des fonctionnaires de la Sûreté nationale sous leurs ordres, dans leurs unités ou services.

Le patron de la police précise la nomenclature à suivre dans l’envoi des listes. Outre les informations personnelles de base (nom et prénoms, date et lieu de naissance…), ses collaborateurs devront également préciser le grade, la référence de l’acte de promotion audit grade, l’ancienneté et la position actuelle du fonctionnaire de police. Cette opération de recensement devrait permettre de maitriser les effectifs et de connaître la situation précise de chaque policier.

Mais pour Viviane Ondoua Biwole, experte des questions de gouvernance, cette instruction du DGSN traduit un « gros dysfonctionnement » de la direction des ressources humaines (DRH). « C’est la preuve que le fichier des ressources humaines n’est pas à jour. Le DGSN aurait pu adresser la requête uniquement au DRH », affirme l’universitaire et écrivaine.

À la DGSN, l’on n’a pas souhaité s’exprimer sur les raisons qui ont motivé cette mesure, regrettant juste que ce document administratif se soit retrouvé sur les réseaux sociaux. Pour certains observateurs cependant, le but de cette opération serait d’anticiper sur une éventuelle revendication des policiers, dans un contexte où les revendications sociales (enseignants, transporteurs, personnel de santé, etc.) se multiplient. D’autres y voient une volonté de bien maitriser les effectifs qui pourraient être sollicités pour faire face aux mouvements sociaux.

Source: www.camerounweb.com