La 29 ème édition de la journée mondiale des enseignants tenue à la place des cérémonies de Nko’ovos le 05 octobre dernier n’a pas été courue comme les années antérieures. Au-delà de la conscience prise par certains enseignants à s’apitoyer sur leur propre sort, on a dénoté tout de même l’ombre de la revendication autour du profil de carrière qui fait débat dans les chaumières.
Tout paressait comme un défi à tenir pour qu’il y ait un regroupement au nom du 05 octobre dédié aux enseignants. Faire défiler les enseignants ce jour à la place de fête de Nko’ovos, un cahier de charge bien rempli par ceux qui ont effectué le déplacement. La mobilisation n’était pas celle des grands jours sur le plan populaire. La grande place de fête de Nko’ovos a plus accueilli les officiels, collaborateur du patron de la région que les concernés euxmêmes. Les quelques palmes académiques décernées à certains enseignants ont permis de savoir qu’on est dans une Nation reconnaissante du travail fait.
Ces instants de courte durée ont permis de revenir à l’événement du jour car, il faut croire en soi et à l’Etat pour les promesses faites dans le cadre de l’amélioration des profils de carrière des-uns et des-autres. Ce fut alors la leçon inaugurale sur la thématique de cette 29 ème célébration à savoir, « les enseignants dont nous avons besoin pour l’éducation que nous souhaitons : l’impératif mondial de remédier à la pénurie d’enseignants ».
Non aux mots d’ordre de grève
On ne saurait parler ici de pénurie mais de mauvaise gestion des ressources humaines. Une fois chaque enseignant remis à son administration d’origine, le problème trouvera solution seule. Maintenant dans la pénurie qu’on qualifierait de qualitative, il faut recycler, capaciter bref réactualiser les connaissances acquises depuis les anciennes années. Pour Gilbert Belinga, délégué régional du Minedub, « nous pensons que nous avons besoin des enseignants en quantité et en qualité. L’enseignant étant un acteur pour la fondation d’une Nation, d’une cité, d’une famille, pour la formation d’un homme épanoui. Maintenant, nous savons que le triangle didactique c’est, l’enseignant, l’élève et l’objet d’apprentissage. Ainsi, que vous soyez sur un arbre, dans la hutte vous pouvez enseigner, cela ne voudrait pas dire les problèmes de carrière qui sont posés sont les moindres ».
Pour lui, engagement de l’enseignant l’oblige à enseigner. Mais dès lors que nous avons exprimé nos opinions à qui de droit, nous pensons que ces responsables étatiques sont à l’écoute des problèmes de carrières des enseignants. Pour Félix Nguélé Nguélé, gouverneur de la région du Sud, « les revendications formulées depuis l’an dernier sont prises en compte par le gouvernement. Les actes forts sont pris, nous demandons à nos enseignants de rester mobilisés dans leur travail car, des défis sont nombreux pour la région. Ils sont conscients de leurs devoirs, de leur rôle qu’ils ne se laissent pas perturber par les mots d’ordre, le gouvernement fait beaucoup pour eux ». Comme disait un penseur, dans toute action sociale il y’ a toujours ceux qui perdent et il y’a ceux qui en profitent.
L’exposante du jour a circonscrit son travail sur deux axes à savoir, un état des lieux de la situation des enseignants et en second lieu sur l’impérieuse nécessité d’accroitre l’offre. On reconnait qu’une société qui aspire au développement a besoin des personnes aptes à transférer les savoirs et les savoirs-faires. Pour dire qu’en apprenant, l’enseignant enseigne et en enseignant il apprend. Mais comment remédier la pénurie des enseignants qui peut être non seulement quantitative, mais aussi qualitative. Lorsqu’on sait que depuis les lustres, l’Etat forme des enseignants afin qu’ils transmettent des connaissances aux citoyens.
Une fois formés, jusqu’à travers des bourses de formation à l’extérieur. Lorsqu’ils obtiennent le matricule leur donnant accès à la fonction publique, ils n’aspirent plus pour enseigner, transmettre des connaissances. Ils sont dans d’autres ministères où ils pensent avoir les meilleures conditions sociales, où ils peuvent se garantir des avancements sans être Ots ou Ota.
Pour Jules Nanga, enseignant, « l’Etat sait tout ça, c’est ce même Etat qui déploie ceux qui ont jurés enseigner dans les comptabilités matières, au Minfi et surtout dans les nouveaux départements ministériels créés. Venir parler de la pénurie d’enseignants lorsqu’on sait qu’on peut avoir 15 enseignants d’une même discipline dans un même établissement pendant que des établissements un peu reculés n’en disposent pas ».