Dans une missive aussi cinglante que stratégique, l'avocate des droits de l'homme Me Alice Nkom répond à la convocation préfectorale avec une détermination qui fait trembler l'administration camerounaise. Utilisant son expérience de plus de cinq décennies au barreau, elle transforme une simple convocation en un réquisitoire contre les méthodes administratives qu'elle juge arbitraires.
Entre ironie mordante et rappel historique, Me Nkom déconstruit point par point la démarche du préfet, n'hésitant pas à affirmer clairement : « Je crois que vous cherchez les problèmes Monsieur le Préfet. »
L'avocat, forte de 56 ans de carrière, d'une légitimité forgée depuis l'époque d'Ahmadou Ahidjo, oppose une fin de non-recevoir cinglante à une convocation qu'elle considère comme une tentative de nuisance pure et simple.
LA RÉPONSE BRUTALE DE MAÎTRE ALICE KOM AU PRÉFET DU WOURI
« Monsieur le Préfet,
J'ai l'honneur d'accuser réception de votre correspondance N°64/2024/CA/C19/SP, qui vient de m'être transmise à l'instant par un coursier, le particulier de la Chefferie du CANTON BELL
Monsieur le Préfet, je ne sais pas comment qualifier voire désir de me nuire et jusqu'à quel point vous comptez aller.
Je vous signale que j'ai prêté le serment d'Avocat en 1968, il y a 56 ans, selon un déeret présidentiel de son Excellence, Monsieur AHMADOU AHIDJO, qui m'autorisait à exercer la Profession d'avocat défenseur devant les Tribunaux et Cours de notre pays.
J'ai connu depuis lors, une succession de Préfets, Inspecteurs Fédéraux, Gouverneurs de la République et j'ai obtenu d'eux, amitiés collaboratives, respect et haute estime.
Vous êtes en train de gicher ce beau parcours, modêle de partenariat public et prive que vous avez trouve, vous êtes le seul a me convoquer sous le couvert d'une Chefferie, fusse-t-elle supérieure.
Je trouve cela regrettable, et ne pensez pas que le perdant sera de mon camp.
Je me souviens que vous avez donné instruction it votre secrétariat, il y a à peine quelques scinaines, pour que vos services expulsent de vos bureaux, les porteurs du courrier que je vous adressais le 26 Novembre 2024, pour délivrer le récépissé légal de déclaration de mon association que vous etes tenu de delivrer conformément à l'article 7 alinéa (3) de loi N° 90-53 du Décembre 1990 portant sur la liberté d'association.
Aujourd'hai, vous me faites adresser une convocation par la Chefferie du CANTON BELL. A
moins dame scure de ma presentation a votre cabines.
Je crois que vous cherchez les problèmes Monsieur le Préfet.
Qu'à cela ne tienne, je vous indique à toute fins utiles, que l'heure que vous avez choisie de me voir dans vos services, a eté longtemps à l'avance engagée dans d'autres activités que je dois respecter, et aussi, suis-je dans la triste obligation de vous prier de bien vouloir souffrir que je ne puisse pas me libérer pour répondre à la présente convocation aujourd'hui à 11 heures.
Toutefois, je me ferais le devoir de me présenter à votre cabinet situé au deuxième étage de la préfecture, malgré la réduction drastique de ma mobilité qui est prise en compte lorsque j'ai à grimper les escaliers comme chez vous.
Et dans cette attente,
Je vous prie d'agréer Monsieur le Préfet, l'assurance de mes sentiments distingués.
PS ;Je ne pourrais malheureusement pas me munir de ma Carte Nationale d'identité que je n'ai pas reçue des services competents de la DGSN depuis plus de 3 ans, ne pouvant pas forcer Monsieur le Délégué Général à la Sûreté Nationale de procéder à cette délivrance.
Toutefois, le même service délivrant les passeports, je serai munie de mon passeport permettant mon identification.
Vous voudriez bien me fixer à l'avance, la nouvelle date de convocation, pour que je puisse aménager mon programme en fonction et repondre presente, compte tenu de mon agenda au demeurant très chargé.»