Les soutiens s’amenuisent pour Paul Biya. Les militaires semblent avoir ras-le-bol. « Mon salaire, c’est 41 000 francs CFA », crie un d’entre eux. Il demande à ses camarades de ne pas voter Paul Biya à l’élection présidentielle prochaine.
Je suis soldat, et je préfère garder l’anonymat, non pas par lâcheté, mais pour me protéger contre un système militaire devenu oppressant pour ceux qui osent dire la vérité.
Je viens aujourd’hui témoigner à cœur ouvert. J’ai été affecté dans un corps spécial avec l’espoir de servir loyalement mon pays, avec dignité. Mais aujourd’hui, je suis un homme déçu, brisé, et je regrette amèrement le jour où j’ai pris la décision de m’engager.
Tenez bien mon salaire pour le mois de juin 2025 est de 41 897 FCFA et aujourd'hui je recevrai encore ceci pour paye. Oui, vous avez bien lu. Ce n’est même pas suffisant pour nourrir une famille pendant une semaine, encore moins honorer mes dettes ou aider les miens. Pourtant, je me lève chaque jour au service du drapeau, dans un uniforme que je respecte profondément. Mais ce respect, hélas, n’est pas réciproque.
À mes frères d’armes, je vous parle en toute franchise peu importe les intimidations, les menaces, les promesses creuses, ne votez pas pour Paul Biya. Le changement ne viendra jamais tant que nous continuerons à cautionner notre propre souffrance. Nous souffrons en silence pendant que d'autres, à l’abri dans les hautes sphères, s’enrichissent sur notre dos.
On nous traite comme des pions, corvéables, manipulés, contrôlés même dans nos votes. On nous dit pour qui voter, sous peine d’être sanctionnés, mutés ou exclus. Mais le vrai courage, ce n’est pas de se taire, c’est d’agir pour l’avenir.
Au peuple camerounais n’ayez pas peur. Si vous souffrez, sachez que nous aussi, nous souffrons. Nos familles vivent la même misère que vous. Nos enfants vont dans les mêmes écoles publiques délabrées. Nous aussi, nous voulons une vie meilleure.
Alors le 12 octobre 2025, ne reculez pas. Rejetez la peur. Rejetez le mensonge. Rejetez la misère. Ensemble, faisons tomber ce mur de silence et de manipulation. Que chacun reprenne son destin en main. Je suis un soldat camerounais. J’aime mon pays. Mais je refuse de continuer à trahir mon peuple.