Brenda droguée, Franck discret…La famille Biya en retrait stratégique : entre silence et tensions à l’approche de la présidentielle

Biya Vol Suisse Image illustrative

Thu, 18 Sep 2025 Source: www.camerounweb.com

À quelques semaines de l’élection présidentielle camerounaise prévue pour le 12 octobre 2025, la famille du président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, semble adopter une posture de réserve et de discrétion. Alors que le chef de l’État brigue un huitième mandat, ses proches, autrefois très visibles, préfèrent rester en retrait, laissant planer le doute sur leurs intentions et leurs stratégies.

Dans une vidéo récente publiée sur les réseaux sociaux, Brenda Biya, fille unique du président camerounais, a dénoncé la méchanceté de son père et de son entourage, affirmant : « Il a fait souffrir beaucoup de gens. Y compris les membres de sa famille. Je ne voterai pas pour Paul Biya et je vous demande de ne pas le voter. » Ces déclarations, sans ambiguïté, illustrent une rupture publique avec la lignée politique familiale. Brenda Biya, qui vit en Suisse, a également été critiquée par le directeur du Cabinet civil de la Présidence, Samuel Mvondo Ayolo, pour son attitude jugée « pas correcte » et son coming-out, qui a suscité une vague de réactions au Cameroun, pays où l’homosexualité est criminalisée.

Franck Biya : un retrait calculé

De son côté, Franck Biya, fils aîné et longtemps pressenti comme successeur potentiel de son père, a choisi la discrétion. Selon Jeune Afrique, il joue la carte de la réserve, évitant les estrades de campagne et mettant en sommeil le mouvement des « Frankistes », qui portait ses ambitions présidentielles. Proche de Samuel Mvondo Ayolo, Franck Biya ne s’est pas non plus impliqué activement dans la campagne pour la réélection de son père. Son absence remarquée lors de missions officielles, comme celle de Maroua dans l’Extrême-Nord, confirme cette stratégie de retrait. Les observateurs y voient une manœuvre visant à éviter les tensions internes au RDPC (Rassemblement démocratique du peuple camerounais) et à préserver l’image d’unité du régime, au moins jusqu’à l’issue du scrutin .

La famille Biya, habituellement très influente, semble donc observer une trêve tactique. Les couteaux sont rentrés, les appétits de pouvoir refrénés, et chacun attend le résultat de l’élection pour relancer ses ambitions. Comme le souligne Jeune Afrique, « tous s’appliquent à donner du régime une image d’unité et de cohésion », mais cette apparente harmonie cache des rivalités prêtes à resurgir après le vote.

Alors que Paul Biya, 92 ans, se présente une nouvelle fois, l’attitude de sa famille reflète les enjeux d’un pouvoir qui se joue autant dans l’ombre que sous les projecteurs. Entre silence contraint et calcul politique, les Biya attendent leur heure, prêts à reprendre l’initiative une fois la victoire du patriarche acquise – si elle advient.

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