Convoqué par le gouvernement ce mardi à Yaoundé, le sélectionneur des Lions indomptables de qui on attend des clarifications plus détaillées sur les scandales qui ont secoué la tanière à Bruxelles il y a une semaine, risque t-il de se faire broyer par le rouleau compresseur ?
Hugo Broos sera-t-il à Yaoundé demain ? La question, quoique difficile à répondre avec exactitude, en vaut la chandelle. Eût égard des derniers rebondissements qui ont enrichi l’actualité liée au sélectionneur des Lions indomptables du Cameroun. Il a défrayé la chronique mardi dernier à travers une sortie (fracassante) relative à la gestion cahin-caha de la sélection nationale fanion dont il conduit les destinées depuis bientôt deux ans.
Attendu devant les plus hautes autorités du pays, le technicien Belge pourrait choisir d’attendre l’appel de la fédération de football du Ghana avec laquelle il serait entré en pourparlers vendredi dernier pour un éventuel recrutement. Même si cela n’empêche en rien le voyage du dresseur des Lions pour Yaoundé, rien n’est moins sûr pour le moment. Ce qu’on sait, c’est que le gouvernement l’attend dans la capitale siège des institutions pour en savoir davantage sur les flops de l’expédition bruxelloise.
Cabinet civil de la présidence de la République
Dans le même temps, une importante réunion au sommet est prévue en cette matinée au ministère des Sports et de l’éducation physique (Minsep). Autour de Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt, des émissaires de la Primature, des chargés de mission au Cabinet civil de la présidence de la République, des responsables de la Fédération camerounaise de football ainsi que toutes les parties prenantes de l’administration générale de la sélection nationale fanion pointés du doigt dans la série de révélations faites par Hugo Broos à la presse.
La grosse interrogation reste de savoir si le sélectionneur des Rois de la forêt sera de ces assises qu’on annonce électriques puisqu’il s’agira d’établir les responsabilités et « passer à la guillotine » les mis en cause de ces scandales qui n’ont contribué qu’à écorner davantage l’image du Cameroun à l’international. De la séquestration des Lions Indomptables privés de repas au Parker Hôtel pour facture impayée à « l’affaire Oyongo Bitolo » en passant par la sortie musclée de l’entraîneur ulcéré par les approximations dans la gestion de Benjamin Moukandjo et ses camarades.
Qui va-t-on sacrifier ?
Encore sous contrat avec l’Etat du Cameroun à qui il avait promis de hisser le Cameroun au moins aux demi-finales de la Can 2017 et qualifier les désormais quintuples champions d’Afrique au prochain Mondial en Russie, Broos aurait des envies d’ailleurs. N’avait-il pas récemment évoqué les périodes difficiles par lesquelles il était passé en terre camerounaise où rares « étaient ceux qui avaient un regard positif » sur lui ? Il a fallu que la sélection nationale fanion décroche finalement l’or en terre gabonaise pour que certains lui accordent du crédit. Flegmatique, l’ancien coach d’Excelsior Mouscro a résisté aux assauts venus de toutes parts en restant fidèle à lui-même.
Au chômage depuis plusieurs années, le Belge qui atterrit dans la tanière alors qu’on ne l’avait jamais shortlisté, a su constituer un groupe avec des joueurs pour la plupart inconnus, pour parer aux défections de sept cadres, qui se sont certainement mordus les doigts de n’être pas venus au Gabon.
Face au tribunal du gouvernement, réussira-t-il à échapper à l’infernal rouleau compresseur huilé pour la circonstance ? Il en est de même du coordonnateur des sélections nationales, du Team manager, du Team press officer, du régisseur commis par le ministère des Finances, tous sur le gril. Entre accusations, procès, suspensions et limogeage, des têtes vont certainement tomber. On attend !