Dans l’hémicycle, alors que l’État s’apprête à lever près de 3000 milliards d’emprunt, Cabral Libii a créé la surprise en se levant pour applaudir un budget arrivé en retard, comme un élève félicitant un professeur absent.
Selon lui, ce budget 2026 serait "encourageant" et laisserait entrevoir une volonté de progrès. Mieux encore: avec le potentiel du Cameroun, il suggère qu’on pourrait viser 10 000 milliards en 2027, tant qu’à faire dans le spectaculaire.
Pourtant, lorsqu’on regarde la réalité comptable, le pays travaille désormais essentiellement pour payer les salaires et rembourser la dette extérieure. Le fameux budget d’investissement ?
Présent dans les documents, fugueur dans les faits. Personne ne sait vraiment où se cache la répartition et l’utilisation concrète de toute cette dette qui gonfle comme un pneu surchauffé.
À cela s’ajoutent les retards de paiement de la dette intérieure, les détournements, la corruption — bref, le cocktail explosif habituel. Et l’on ose se demander comment un pays peut avancer avec autant de tuyaux percés dans son système financier.
Parler de ces défaillances, est-ce détester qui que ce soit ? Certainement pas. Mais au bout du compte, rembourser aujourd’hui pour réemprunter demain, n’est-ce pas le hamster qui court sur sa roue… en applaudissant son propre épuisement ?
Avec Le Manager