L’organisation Human Rights Watch (HRW) a demandé mercredi la “libération immédiate” d’une principale de lycée enlevée le 25 mai dans l’une des deux régions anglophones en crise du Cameroun.
Georgiana Enanga Sanga, principale d’un lycée public en banlieue de Buea, capitale de la région anglophone du Sud-Ouest, doit “être libérée immédiatement”, a exigé HRW dans un communiqué, appelant les “groupes séparatistes à stopper toutes les attaques qui visent à entraver l‘éducation des enfants”.
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Les séparatistes, qui ont incendié de nombreux établissements scolaires, ont appelé dès le début des violences en zones anglophones en 2017 à boycotter des établissements scolaires de ces régions.
Les attaques sur les étudiants, sur les professeurs et sur les écoles sont des tactiques qui ne doivent pas être utilisées dans un conflit ou une lutte politique
Début mai, un prêtre, également principal d’un internat catholique, avait également été enlevé brièvement dans les faubourgs de Bamenda, capitale de la région du Nord-Ouest.
“Les attaques sur les étudiants, sur les professeurs et sur les écoles sont des tactiques qui ne doivent pas être utilisées dans un conflit ou une lutte politique”, estime dans le communiqué Philippe Bolopion, chercheur à HRW.
Les examens de fin d’année scolaire ont commencé cette semaine au Cameroun.
Dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les combats sont devenus quasi quotidiens entre les forces de sécurité camerounaises et des hommes armés se réclamant de “forces de restauration” d’un Etat anglophone qui avait brièvement vu le jour entre les deux guerres mondiales, sous mandat britannique.
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D’abord cantonnés aux attaques contre les symboles de l’Etat (commissariat, gendarmerie), les séparatistes ont commencé début 2018 à kidnapper des fonctionnaires, des francophones et de s’en prendre aux entreprises étrangères qu’ils accusent de soutenir Yaoundé.
“Au moins cinquante personnes ont été enlevées” depuis le début de la crise, estimait mi-mai à l’AFP le défenseur des droits de l’homme camerounais Felix Agbor Ngonkho, du Centre pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique. “Et beaucoup d’autres (enlèvements) ne sont pas signalés”.