Au Burkina Faso, la société civil et l'opposition crient leur ras-le-bol face aux nombreuses attaques armées dont les populations et les forces armées sont l'objet.
Ce mardi 16 novembre à Ouagadougou, des centaines de jeunes sont sortis également manifester leur colère. Ils appellent le président Kaboré à la démission estimant qu'il a failli à sa mission de de sauvegarde de la sécurité du pays.
Des manifestants parmi lesquels se trouvent le secrétaire exécutif du mouvement ''Sauvons le Burkina Faso'' Mamadou Drabo, a rencontré le Mogho Naaba, un influent chef coutumier.
#BurkinaFaso #Sécurité #Ouagadougou Des manifestants réclament la démission du Président du Faso
Compte tenu des attaques terroristes que subit le pays, une manifestation a été organisée ce 16 novembre à la place de la Nation pour dire "trop c'est trop".https://t.co/c5Ec4WTAo4 pic.twitter.com/EI5B1T9uvj
— Burkina 24 (@burkina24) November 16, 2021
Un détachement de la gendarmerie a également été attaqué le même jour à Kelbo, au nord du Burkina Faso. '' La résistance des soldats et des volontaires pour la défense de la Patrie (VDP) a permis de repousser les assaillants '', renseigne le communiqué.
''Suite à cette attaque, nos forces ont pu prendre pied sur le théâtre des opérations. Le travail de ratissage se poursuit, quand on connaît l'étendu de cet espace '', rassure Maxime Koné, le ministre de la sécurité, dans les ondes d'une radio locale.
Alassane Bala Sakandé, le président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), appelle d'abord à l'unité et répond aux critiques dont le pouvoir en place fait l'objet.
''C'est ensemble que nous pouvons construire ce pays, c'est ensemble que nous pouvons travailler à ce que ce pays reste debout. Le Burkina Faso a connu des difficultés, le Burkina Faso a toujours eu des épreuves depuis 74, 85, l'insurrection, les coups d'Etats manqués, et le Burkina Faso est toujours debout'', martèle le président du MPP, le parti au pouvoir.
Le président de la République Roch Marc Christian Kaboré a pour sa part appelé ses concitoyens à ''rester soudés et déterminés face aux forces du mal qui nous imposent une guerre sans merci''.
Nous devons rester soudés et déterminés face aux forces du mal qui nous imposent une guerre sans merci.
Nous ne laisserons pas saper les fondements de notre Nation.
Je salue la mémoire de nos vaillantes FDS tombées sur le champ d'honneur.
Condoléances aux familles éplorées.
— Roch KABORE (@rochkaborepf) November 15, 2021
Le mois dernier, le président a annoncé une réorganisation de l'armée, notamment le remplacement du chef d'état-major général des armées burkinabè. Cette réorganisation faisait suite à une attaque au cours de laquelle 14 soldats ont été tués.
La majorité présidentielle accuse l'opposition de faire de la récupération politique sur une question qui nécessite de l'unité nationale.
''De nos jours, nous entendons par ci, par là des gens qui prédisent l'apocalypse pour leur propre pays. J'ai honte et j'ai mal à leur place. Il n'y aura pas d'apocalypse au Burkina Faso,'' regrette M. Sakandé.
Plusieurs écoles ont été également contraintes de fermer les classes en raison du fragile contexte sécuritaire.
La région du Sahel est frappée par une crise depuis que des groupes armés islamistes ont occupé de grandes parties du nord du Mali en 2012 et 2013.
Les forces françaises sont engagées avec les armées du Mali, du Tchad, de la Mauritanie, du Niger et du Burkina Faso au sein du G5 Sahel pour combattre les militants particulièrement actifs dans la zone dite des "trois frontières" aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger.
La violence a entraîné le déplacement forcé de 3,4 millions de personnes, dont plus de 700 000 réfugiés et déplacés internes au cours de l'année écoulée.
Le Burkina Faso est le plus touché avec plus de 1,4 million d'hommes, de femmes et d'enfants déplacés à l'intérieur du pays, selon le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR).
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