Burundi: deux camps militaires attaqués dans la capitale Par rfi.fr - 11/12/2015 La nuit a été violente à Bujumbura au Burundi et, ce vendredi matin, le calme semble loin d’être revenu…
La nuit a été violente à Bujumbura au Burundi et, ce vendredi matin, le calme semble loin d’être revenu. Deux camps militaires du nord et du sud de la capitale ont été attaqués simultanément à l'aube et les assaillants repoussés après plusieurs heures d'intenses affrontements.
Tout a commencé ce vendredi matin, à l’aube, vers 4 heures (heure locale). Des insurgés armés ont attaqué deux camps militaires. Le premier est situé au nord de la capitale, le camp Ngagara, où les assaillants ne sont pas parvenus à pénétrer et selon des sources militaires, ils ont subi beaucoup de pertes. Dans le sud de Bujumbura, dans le quartier de Musaga qui abrite plusieurs campas militaires, les affrontements ont été très violents. Certains soldats ont rejoint les insurgés et se sont servis en armes dans un camp de base avant de s’introduire dans l’Iscam, l’institut supérieur qui forme les officiers burundais.
A ce moment, les insurgés ont été attaqués par des militaires venus d’une autre caserne toute proche. Il y a eu de violents affrontements qui ont duré plusieurs heures avant que les assaillants ne décrochent. Les sources militaires évoquent plusieurs dizaines de blessés et évoquent aussi des morts. Un bilan difficile à obtenir puisque, selon une autre source, la Croix-Rouge n’est pas encore autorisée à se rendre sur place.
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Des officiers de la police patrouillent dans le quartier de Ngagara, à Bujumbura, le 27 avril 2015. Les habitants de Bujumbura se disent terrorisés. Ils parlent d’explosions, de tirs à la mitrailleuse et d’un déluge de feu comme ils n’en avaient pas entendu depuis la guerre civile pour certains. Après des heures d’affrontements, il semble que le temps soit à l’accalmie pour l’instant même si des tirs sporadiques sont encore entendus dans les quartiers contestataires de Bujumbura.
Situation tendue depuis plusieurs mois
Les ambassades des Etats-Unis, de Belgique, de France et des Pays-Bas ainsi que l'ONU ont appelé vendredi leurs ressortissants et employés à ne pas quitter leur domicile. Le Burundi est en proie à des violences qui ont déjà fait des centaines de morts et des dizaines de milliers de déplacés depuis que Pierre Nkurunziza a décidé en avril de briguer un troisième mandat, qu'il a remporté cet été, ignorant les protestations de l'opposition qui jugeait cette initiative contraire à la Constitution.
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a jugé de son côté, il y a dix jours que le Burundi était au bord d'une guerre aux « effets potentiellement désastreux sur une région déjà fragile ».
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