Elle aurait bien pu se contenter de sa petite mairie de Bangangté, mais comme elle a de l’ambition débordante, elle a, avec l’aide de ses réseaux français, dit-on, réussi à obtenir un macaron ministériel qui s’avère plus costaud que sa propre corpulence
C’est le 4 janvier 2019 que Célestine Ketcha Courtès a été nommée ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu). Au Cameroun, ce fut plutôt un fait marquant que le président Biya nomme un maire dans un poste ministériel hautement stratégique. Seulement, très vite, Célestine Ketcha Courtès va très vite s’illustrer par un comportement qui n’a pas sa place dans une administration publique. Ses principales cibles : les élites politiques et administratives du département bien connues. Et pour cela, comme en mission commandée, sans faire appel à la continuité du service public, Ketcha Courtès va se séparer de plusieurs hauts cadres qui auraient pu l’aider pour s’adosser sur des bras cassés facilement manipulables. Seulement, en chassant tous ces cadres, elle ne savait pas qu’elle se tirait une balle au pied. Et pour compenser ces départs ou ces mises en quarantaine, elle va s’appuyer sur le secrétaire général de l’époque, un certain Ahmadou Sardaouna. C’est donc l’actuel Dg de la Sic qui va initier Célestine Ketcha Courtès à la conduite des affaires d’un ministère trop grand pour sa tête de mannequin raté. Malheureusement, ceci n’a duré que 3 mois. Après, comme le tribalisme colle à sa peau comme un gant aux mains d’un chirurgien, elle a commencé à transporter l’essentiel des dossiers du ministère pour les confier à l’ancien Minhdu, Clobert Tchatat pour traitement. Ce qui fera de cette élite du Ndé, le Minhdu bis, selon les langues serpentines qui se délient au sein de ce département ministériel. Mais a-t-elle suffisamment appris ? Certainement que non. Puisqu’il semble qu’elle a une tête dure. La preuve, à date, ce membre du gouvernement a, à plusieurs reprises, donné à noter son incapacité à maîtriser la rédaction administrative qui est pourtant un outil de communication essentielle qui devrait être à minima maîtrisé par tous ceux qui en ont la responsabilité. Des notes de service truffées de fautes de non-sens et de contre-sens, des fautes grammaticales basiques signées par un ministre de la République, des demandes d’explications fallacieuses adressées de façon impertinente et sans la compétence requise à des personnalités de la République ne relevant très souvent même pas de son administration, on aura tout vu avec cette dame.
Que dire de ces remplacements impertinents des cadres et praticiens de l’urbanisme par des griots ramassés au village et dont la seule compétence est de faire allégeance à Mme le ministre, sans égard pour les politiques d’urbanisation de l’Etat dont les mises en œuvre nécessitent l’accompagnement des experts en la matière ! Conséquences, la structuration de nos villes a largement régressé ces dernières années et ce à quoi on assiste lamentablement c’est la création à profusion des poubelles à ciel ouvert, une mauvaise politique d’assainissement qui exposent nos cités à l’emprise des maladies endémiques, le développement anarchique de nouveaux quartiers bidonvilles dans nos grandes villes, faute de suivi dans la gestion des zones constructibles, le mal être des populations qui, chaque jour crient leur ras-le-bol devant l’inaction des pouvoirs publics en matière de politique d’urbanisation efficace et efficiente, pourtant l’une des missions essentielles assignées au ministre de l’Habitat et du Développement urbain. Aujourd’hui, le Minhdu qui est pourtant un ministère hautement technique et stratégique, est géré à 95% par des personnes étrangères aux sciences de l’urbanisme, que ce soit au niveau central ou dans les régions, ce qui porte un coup à l’efficacité dans l’exécution des feuilles de route prescrites par le chef de l’Etat. Il n’y a qu’à voir le phénomène des inondations dans le centre urbain de Yaoundé qui n’a jamais trouvé solution, alors qu’on était bien parti pour faire le deuil de ce phénomène avec le Paddy I dont on ne sait pas aujourd’hui ce qu’il est devenu. Pourtant, l’un des principes tant vantés dans l’administration est celui de la continuité du service public.
Un principe totalement ignoré par notre dame d’argile qui a tôt fait d’enterrer, de ralentir ou de terminer timidement tout ce que ses prédécesseurs ont bien commencé. On peut donc aisément comprendre pourquoi le secteur de l'Habitat et du Développement urbain n'a connu aucun projet ou chantier nouveau depuis l’entrée de Ketcha Courtès au gouvernement. C’est le cas de l'achèvement des travaux relatifs à la Can 2019 ou encore de quelques projets de logements sociaux dont ceux relevant du Plan d’urgence triennal (Planut) ou des projets de logements sociaux conduits par les Chinois qui avaient techniquement été réceptionnés des années auparavant et dont elle se plait à visiter avec un étonnant ramdam de publicité. C’est aussi le cas avecl'Autoroute YaoundéNsimalen qu’elle avait eu le toupet d’annoncer l’achèvement au mois de novembre 2021, alors que la section urbaine ne connait que quelques Croix de Saint André sur son itinéraire. Revenant au cas des logements sociaux, on peut aussi comprendre le coup de sang du Pm, Joseph Dion Ngute qui a préféré lui retirer la conduite de l'important projet de 10 000 logements confié par le chef de l'Etat à l'entreprise italienne Pizzarotti lors de la dernière visite de président Sergio Materella au Cameroun. Toujours sur le plan administratif, il faut ajouter une collaboration exécrable avec ses collaborateurs directs, nommés à ses côtés par le chef de l’Etat pour l’accompagner dans les missions qui leur sont confiées. Mme Rose Dibong, secrétaire d’Etat auprès du Minhu ne nous démentira pas, elle qui, à en croire des indiscrétions glanées dans les couloirs de l’immeuble Emergence, est à l’étroit depuis l’arrivée de la dame d’argile du Ndé au Minhdu. Sa mise au placard serait la parfaite illustration de sa gestion solitaire, par à coups, sans vision et sans direction de ce département ministériel. Vrai ou faux ? Toujours est-il que c’est le même climat qui prévaut à la Sic où le directeur général est mis à l’étroit dans l’exercice de ses fonctions et où Célestine Ketcha Courtès refuse de se consacrer à son poste de Pca, apparemment trop petit pour elle, pour interférer de façon intempestive et contreproductive dans les missions de ses collaborateurs qu’elle frustre au quotidien. Idem pour toutes les institutions sous tutelle de ce ministère où règne aujourd’hui un véritable climat d’apocalypse.