C'est chaud entre Paul Biya et le Pape François

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Mon, 17 Feb 2025 Source: La Nouvelle N°799

Qui, au sein du clergé camerounais, sera nommé cardinal de l’Église catholique au soir du prochain consistoire ? La question taraude les esprits de nombreux observateurs aussi bien à Rome qu’au sein du clergé camerounais. Depuis le décès, le 3 avril 2021, du cardinal Christian Wiyghan Tumi, à l’âge de 90 ans, la nomination par le pape François d’un lieutenant camerounais est attendue avec impatience.

Les espoirs de voir un archevêque du pays intégrer le prestigieux collège des cardinaux avaient été déçus lors du dernier consistoire, en décembre 2024, le souverain pontife n’ayant pas retenu de prélat camerounais. Ceci, alors même que le Cameroun compte l’un des plus grands nombres d’églises catholiques en Afrique. Cette fois-ci sera-t-elle la bonne ?

Selon certains analystes avisés, tout dépend de la répartition des sièges cardinalices dans la sous-région, mais surtout des conclusions d’une enquête diligentée par le Vatican depuis plus de deux ans, laquelle évalue la doctrine, les mœurs, l’engagement sociopolitique, la piété et la prudence des candidats dans la gestion des affaires spirituelles et séculaires.

Pour prétendre à cette élévation, un prélat doit au minimum appartenir à l’ordre du presbytérat et, s’il n’est pas encore évêque, recevoir la consécration épiscopale. Selon nos sources, l’avis politique, bien que non contraignant, du président Paul Biya a d’ores et déjà été sollicité. Or, dans un contexte marqué par la fronde des évêques, et à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025, le pouvoir camerounais manœuvre pour la désignation de Mgr Jean Mbarga, archevêque de Yaoundé, là où le choix du Saint-Siège porterait plutôt sur l’héritier spirituel de Christian Tumi, Mgr Samuel Kleda, archevêque de Douala, dont l’ascension est marquée par un rapport orageux avec le pouvoir en place.

Un troisième candidat, Mgr Andrew Nkea, archevêque de Bamenda, se distingue également par son engagement pastoral et son rôle dans la pacification des régions anglophones, ce qui en fait un profil sérieux.

Pour ces mêmes analystes, l’issue de cette désignation dépendra des rapports de force au sein du haut clergé camerounais, notamment au sein de la conférence épiscopale, mais aussi des recommandations du nonce apostolique, Mgr José Avelino Bettencourt, ainsi que du poids d’Etoudi dans les discussions avec le Vatican. Affaire à suivre.

Source: La Nouvelle N°799