Des soldats ont fait une descente musclée il y a quelques heures dans la zone du Noso. Le bilan est lourd pour les combattants sécessionnistes.
D'après des informations puisées à la bonne source, plusieurs ambaboys sont tombés en essayant de résister à l'opération de l'armée.
Le faux commandant Barack d'Adiemekong, a d'après nos sources, été neutralisé par des éléments des forces armées camerounaises parmi lesquelles celles du BIR.
L'on apprend aussi que du matériel militaire et des composantes des engins explosifs improvisés (EEI) ont été saisis.
L'origine de la crise du Noso
Le Cameroun, en raison de la diversité qui caractérise sa géographie humaine et naturelle, a longtemps été présenté comme un havre de paix dans une Afrique dont certains États et régions subissent depuis plusieurs décennies les tourments de l’histoire. Pour resituer une partie du contexte historique de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, il importe de rappeler également ce qui suit : en 1961, le Cameroun occidental (qui a subi la colonisation britannique) était constitué du Northern Cameroon et du Southern Cameroon. À la faveur d’un plébiscite organisé par l’ONU, les populations du Southern Cameroon ont choisi de se rattacher au Cameroun oriental (colonisé par la France), tandis que celles du Northern Cameroun ont opté pour un rattachement au Nigéria. Ce plébiscite effectué le 11 février 1961 était davantage la mise en application de la Résolution 1352[1], adoptée le 16 octobre 1959.
Après l’accès du Cameroun au statut d’État fédéral le 1er octobre 1961, la réforme constitutionnelle de 1972 modifia complètement la donne, en faisant du Cameroun une république unitaire. Cette modification constitutionnelle, bien qu’issue d’un référendum, priva tout de même la région anglophone de l’autonomie et de la reconnaissance qu’elle avait pourtant obtenue en 1954[2]. Le Southern Cameroon devint alors une région de la République du Cameroun. En 1984, cette région fut divisée en deux provinces connues aujourd’hui sous les noms de régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest : le NOSO. Ce processus qui, initialement, visait à améliorer le maillage administratif est, à ce jour, l’une des causes de la transformation de la crise anglophone : d’un désir de reconnaissance à l’époque à un désir de sécession pour les uns et d’autonomie pour les autres[3].
Pour ce qui est de l’origine du nom Ambazonie, il est difficile de l’établir avec rigueur. Il procéderait d’un choix délibéré des leaders sécessionnistes qui voulaient éliminer toute référence au Cameroun dans l’appellation de l’entité étatique nouvelle à laquelle ils aspirent. Ils auraient ainsi forgé ce mot à partir de « Ambas » qui était le nom donné à la région de l’embouchure, en forme de baie, du fleuve Wouri. En effet, les Anglais désignaient cet espace « Ambas Bay ».