C’est décidé : les jours du puissant préfet du Mfoundi sont comptés

Prefet Mfoundi Djikdent Le préfet du Mfoundi

Thu, 25 Jul 2024 Source: www.camerounweb.com

Il y a quelques jours, le préfet du Mfoundi a surpris tout le Cameroun avec une sortie surréaliste qui fait toujours couler beaucoup d’encres et de salives. Chaque jour, les réactions d’indignation et de stupéfaction se multiplient contre ce qu’il convient désormais d’appeler un arrêté liberticide. Au-delà de la classe politique camerounaise presque dans son ensemble qui est vent debout contre cette sortie du préfet qui menace littéralement tout individu de son ressort territoriale de prison si ceux-ci critiquent Paul Biya, ce sont les groupes organisés qui sortent la tête de l’eau. C’est le cas du barreau.

Dans une interview exclusive accordée à Jeune Afrique, Le bâtonnier de l'Ordre des avocats du Cameroun, Me Mbah Eric Mbah, a annoncé son intention de contester en justice un arrêté pris le 16 juillet par le préfet du Mfoundi. Cet arrêté, qui menace d'interdire de séjour dans le département quiconque se rendrait coupable de "troubles à l'ordre public", a suscité une vive polémique au Cameroun.

Dans une interview accordée à Jeune Afrique, Me Mbah qualifie cet arrêté d'"atteinte grave aux libertés fondamentales" et d'"aberration". Il souligne que le préfet n'a ni la qualité ni le droit de prendre une telle décision, rappelant que "le garant de l'ordre, c'est la loi".

Le bâtonnier estime que cette décision, loin de prévenir d'éventuels troubles, risque au contraire de provoquer du désordre. Il annonce que l'Ordre des avocats envisage de saisir le tribunal administratif pour contester cet acte.

Tout en reconnaissant que la situation des libertés individuelles au Cameroun "n'est pas catastrophique", Me Mbah affirme qu'elle est loin d'être idéale et appelle chaque citoyen à s'interroger sur l'état des libertés dans le pays.

« C’est tout simplement une aberration. Le garant de l’ordre, c’est la loi. Et ce sont les parlementaires qui votent la loi. Si quelqu’un commet une infraction, l’autorité qu’est le préfet saisit les juridictions compétentes qui la constatent et qui, si nécessaire, appliquent la sanction adéquate.Ce sont les textes de lois qui régissent les règles de fonctionnement d’une société, et non le bon vouloir de ceux qui la dirigent. Un préfet n’a ni la qualité ni le droit de prendre une telle décision. Si nous laissons passer cet acte, cela voudra dire que, dans quelques années, le président de la République pourra lui aussi décider de déporter un citoyen camerounais hors des frontières du Cameroun. Nous ne pouvons accepter cela. Nous ne pouvons donc pas tolérer ce qui se passe actuellement », peste Me Mbah

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