Alors que la précampagne pour l'élection présidentielle d'octobre 2025 bat son plein, le Parti APAR (Alliance Populaire pour l'Alternance et la Réconciliation) a choisi une approche particulière. Sans présenter de candidat à cette échéance cruciale, son président national Célestin Djamen vient de livrer des consignes de vote pour le moins tranchantes, ciblant directement certains profils de candidats.
Contrairement à d'autres formations politiques, APAR n'a pas souhaité présenter de candidat pour cette élection présidentielle d'octobre 2025. Cette décision n'empêche cependant pas le parti de Célestin Djamen de prendre position et d'orienter ses militants et sympathisants sur les choix à éviter.
"Aucune voix pour les revenants autoproclamés"
Dans une déclaration particulièrement virulente, le président d'APAR a dressé une liste détaillée de ceux qui ne méritent pas, selon lui, les suffrages des Camerounais :
"Aucune voix pour les revenants autoproclamés Opposants", lance d'emblée Célestin Djamen, visant directement ces figures politiques qui tentent de se réinventer une virginité d'opposant.
Le dirigeant d'APAR n'épargne pas non plus ceux qu'il accuse d'avoir profité du système : "Aucune voix pour ceux qui s'en mettaient plein les poches et la panse pendant que le Peuple criait au secours."
Cette sortie vise manifestement ces personnalités qui, après avoir bénéficié des avantages du pouvoir, se présentent aujourd'hui comme des sauveurs du peuple camerounais.
Célestin Djamen pousse plus loin sa critique en dénonçant l'incohérence de certains candidats : "Aucune voix pour ceux qui avaient le Pouvoir mais étaient incapables de sauver le Peuple et qui nous affirment aujourd'hui qu'ils sont capables de sauver le Peuple en ayant perdu le Pouvoir. Guignolesque!"
Une charge directe contre ces anciens responsables qui, après avoir échoué dans leurs missions gouvernementales, prétendent désormais détenir les solutions aux problèmes du Cameroun.
Le président d'APAR élargit ses critiques aux "situationnistes, les gueux et les siphonneurs", ainsi qu'aux "corsaires, les flibustiers et les mercenaires de la Politique", utilisant un vocabulaire particulièrement imagé pour décrire ce qu'il considère comme les maux de la classe politique camerounaise.
La question du "recyclage politique"
L'une des attaques les plus percutantes de Célestin Djamen concerne ce qu'il appelle le "recyclage politique" : "L'élection présidentielle n'est pas du recyclage, comment peut-on pendant 30 ans être membre de la majorité présidentielle et tout d'un coup devenir le cheval Blanc de l'Opposition ?"
Cette interrogation vise directement ces transfuges politiques qui, après des décennies au sein du pouvoir, tentent de se repositionner comme des alternatives crédibles.
Pour Célestin Djamen, "L'original vaudra toujours mieux que la copie", suggérant ainsi que les électeurs camerounais doivent privilégier l'authenticité plutôt que les reconversions politiques de dernière minute.
En choisissant de ne pas présenter de candidat tout en donnant ces consignes de vote, APAR adopte une posture particulière qui pourrait influencer le débat politique. Le parti de Célestin Djamen se positionne ainsi comme un acteur critique capable d'orienter ses sympathisants sans pour autant s'engager directement dans la bataille électorale.
Cette stratégie soulève néanmoins des questions sur les intentions réelles d'APAR et sur le candidat qui pourrait finalement bénéficier de ses recommandations positives, encore à venir.