C’est lancé : des jours sombres s’annoncent au Cameroun

Rues De La Ville De Yaoundé Image illustrative

Tue, 12 Mar 2024 Source: Le Messager

L'appel lancé par le regroupement des confédérations syndicales du Cameroun a été transmis au gouvernement.

Les différentes correspondances datent du 7 mars 2024. In fine, onze confédérations syndicales, sur les douze que compte le Cameroun, réunies au sein de la Cameroon workers forum (Cawof), lancent un appel à la grève générale des travailleurs sur l'étendue du territoire national. L'appel à la grève générale « appelle tous les travailleurs de tous les secteurs, à observer une grève générale à partir du 10 avril 2024, aux conditions qui leurs seront communiquées en temps utiles. » Les confédérations syndicales réunies au sein de la Cameroon workers forum réclament une augmentation des salaires des fonctionnaires et travailleurs des entreprises publiques, parapubliques ainsi que ceux du privé. Des revalorisations salariales que les confédérations syndicales souhaitent, au moins équivalentes à 30 pour cent des rémunérations pratiquées au moment de la deuxième augmentation des prix du carburant à la pompe au Cameroun.

Dans le même temps, les confédérations syndicales appellent le gouvernement à la négociation « immédiate » des barèmes des salaires dans le secteur privé. Question, soutient les confédérations syndicales d'adosser les salaires des employés du secteur privé au nouveau Salaire minimum interprofessionnel (Smig), porté par le gouvernement à 43 mille 969 Fcfa. En débat depuis de nombreuses années dans l'espace public Camerounais, la valeur des pensions vieillesse occupe une place de choix dans les revendications formulées par les confédérations syndicales réunies au sein de la Cameroon workers forum. La correspondance adressée au ministre du Travail et de la sécurité sociale (Mintss), Grégoire Owona, souligne la nécessité de revaloriser les pensions vieillesse, dans tous les secteurs d'activité, de 40 pour cent. Une exigence qui appelle à l'abrogation de « toutes les dispositions discriminatoires du décret numéro 2016/072 du 15 février 2016. »

Vague de privatisation et des licenciements

Les représentants des confédérations syndicales et centrales syndicales réunis le 7 mars 2024 à Yaoundé appellent à l'indemnisation des ex-employés des sociétés d'État. Les onze confédérations syndicales, signataires de l'appel à la grève générale des travailleurs exigent, en effet, le paiement des indemnités dues aux exemployés des entreprises publiques et parapubliques, sans paiements depuis la vague de privatisation et des licenciements qu 'ont connues lesdites sociétés. La note rendue publique souligne qu 'il s'agit notamment de la prime de reconversion. Prime décidé par le président de la République le 4 novembre 1988.

C'est dans le même sillage que les confédérations syndicales mettent un point d'honneur aux levées des sanctions prononcées à l'encontre des enseignants ainsi que leurs représentants corporatistes. Des sanctions prononcées à l'encontre des enseignants membres ou sympathisants des mouvements de revendications « On a trop souffert (Ots) » et ceux de la tendance « On a trop attendu (Ota) » . Plus de mille enseignants ont en effet écopé des suspensions de salaires et autres affections disciplinaires liées à leurs postures de revendications. Pour les confédérations syndicales réunies au sein de la Cameroon workers forum, il est « impératif » pour le gouvernement de procéder aux levées de ces sanctions. Des levées de sanctions auxquelles, souligne la correspondance des confédérations syndicales « doivent être suivies de la convocation du forum national de l'éducation nationale. »

Source: Le Messager