Le personnel du Laboratoire national vétérinaire (Lanavet) a adressé une lettre ouverte au président de la République. Elle porte sur la gestion catastrophique de ce Laboratoire par le directeur général Dr Abel Wade.
À travers cette lettre ouverte, le personnel du Lanavet vient vous faire part du malaise général dû aux licenciements abusifs infligés par le Directeur Général Dr Abel Wade, aux arriérés de salaires du personnel, aux intimidations et menaces quotidiennes, aux fausses accusations de pratiques de sorcellerie à l'égard des employés et à la faillite imminente de l'entreprise.
Par décret N°2020/270 du 11 Mai 2020, vous avez voulu insuffler un nouveau souffle au Lanavet en nommant un nouveau top management, et en 2021, vous avez signé un autre décret, N°2021/090 du 12 FÉV 2021, portant approbation des statuts de cette entreprise pour permettre à cette dernière d'être plus performante.
Malheureusement, à ce jour, nous constatons que l'entreprise sombre année après année. Ces 03 dernières années, la situation de l'entreprise est devenue très alarmante sur tous les plans.
Monsieur le Président de la République,
Nous employés du Lanavet souffrons énormément depuis 2020. Des demandes d’explications aux motifs fallacieux et dont la plupart sont relatifs aux pratiques de sorcellerie sans preuves sont servies aux personnels. Se basant sur ces demandes d’explications, plus de 20 personnes ont été licenciées sans avis du Conseil d’Administration, même quand il s’agissait d’un directeur.
À ce jour, nous enregistrons cinq (05) mois d’arriérés de salaires, nous n’avons pas d'allocations familiales, pas d’avancements, pas d’assurance maladie. L’activité syndicale est réduite à sa simple expression et les délégués du personnel sont menacés de licenciement dans l’exercice de leurs fonctions. Le dialogue social est inexistant et lorsque les délégués du personnel sont conviés aux réunions, c’est pour être intimidés par le directeur général.
Depuis la nomination du nouveau directeur général Dr Abel Wade, tout le personnel est menacé, certains de licenciements et d’autres simplement poussés à la démission.
Avec cette gestion chaotique de la part du directeur général Dr Abel Wade qui voit la sorcellerie et le sabotage partout, l’entreprise est en train d’aller tout droit vers la faillite.
L'institution est aujourd'hui dépouillée de tous ses hauts cadres et têtes pensantes, toutes les directions et services opérationnels n'ont plus de responsables :
- Dr Abdou Mahamat chassé par une décision du directeur général sans avis du conseil d’administration ;
- Dr Aissatou Diddi est allée chercher ailleurs à cause des menaces et intimidations de la part du DG ;
- Dr Simon Dickmu Jumbo, a sollicité la remise à son administration d’origine à cause des menaces et intimidations de la part du DG ;
- Dr Poueme Rodrigue, a sollicité la remise à son administration d’origine à cause des menaces et intimidations de la part du DG ;
- Monsieur Dourna (DAF) a été affecté sur instruction verbale du DG à la Direction de la logistique et de la Maintenance sans avis du conseil d’administration ;
- Monsieur Haman Djouma (DAF Adjoint) à la retraite depuis le 04/10/2023, est utilisé aux fonctions de DAF ;
- Monsieur Mohamadou Daouda Chef Services de la Maintenance a démissionné à cause des menaces et intimidations de la part du DG ;
- Monsieur Tchiakfiéné Alexis a sollicité la remise à son administration d’origine à cause des menaces et intimidations de la part du DG ;
Beaucoup d’autres responsables ont quitté l'entreprise entre la période de 2020-2024, et d'autres collègues que nous n’avons pas cités ici sont également partis soit licenciés, soit poussés à la démission. Il est urgent que vous agissiez Monsieur le Président de la République pour sauver cette entreprise.
Monsieur le président de la République, le personnel du Lanavet souffre énormément. Depuis 05 mois, nous n’avons plus de quoi manger, beaucoup d’enfants ne vont plus à l’école parce que nous ne pouvons plus payer les frais de scolarité.
Beaucoup d’entre nous ont été jetés dehors parce que les loyers n’ont pas été payés, nous ne pouvons plus payer les factures d'eau, d’électricité, etc. c'est vraiment un calvaire.
Si rien n'est fait jusqu'à la fin du mois d'avril 2024, nous serons obligés de sortir pendant la semaine du travailleur pour exprimer notre mécontentement.
Monsieur le président de la République, nous vous supplions de nous sauver de cette souffrance.