C'est très grave: Jacques Fame Ndongo offre un premier scandale à Paul Biya, la toile s'enflamme

Fame Scadale Image illustrative

Mon, 10 Nov 2025 Source: www.camerounweb.com

Entre critiques virulentes sur les réseaux sociaux et appel à l'humilité des dirigeants, l'image du ministre suscite un débat sur la place des responsables politiques dans les lieux de culte.

Une photo montrant le ministre camerounais Jacques Fame Ndongo installé à une place d'honneur lors d'une cérémonie religieuse a déclenché une vague de réactions contrastées sur les réseaux sociaux et dans l'opinion publique camerounaise. Entre contestation virulente et appel à plus d'humilité des dirigeants, l'incident révèle les tensions persistantes dans la société camerounaise.

Sur les plateformes numériques, plusieurs internautes ont exprimé leur indignation face à cette image. Certains vont jusqu'à remettre en question la légitimité de telles pratiques dans les lieux de culte, dénonçant ce qu'ils perçoivent comme une contradiction entre les valeurs religieuses et les comportements de certains responsables politiques.

Les critiques se sont particulièrement concentrées sur l'aménagement de places spéciales réservées aux personnalités politiques dans les édifices religieux, une pratique jugée incompatible avec les principes d'égalité et d'humilité prônés par les religions.

Au-delà de cette polémique spécifique, certains voix se sont élevées pour questionner plus largement la gestion du pays après 43 ans de pouvoir du président Paul Biya, établissant un lien entre les difficultés vécues par les Camerounais et leurs attentes en matière de gouvernance.

Dans une tribune publiée sur Le TGV de l'info, Steve Fah, communicant et analyste politique qui a ouvertement soutenu le président Paul Biya lors de la dernière élection, a lancé ce qu'il qualifie de "premier carton rouge" aux responsables du régime.

« Oui, j'ai soutenu le Président Paul Biya. Je l'ai fait avec conviction, en croyant sincèrement que le Cameroun a besoin de stabilité et de paix », a-t-il déclaré d'emblée, assumant pleinement son choix politique malgré le coût personnel qu'il représente.

Loin de crier victoire, Steve Fah analyse les résultats électoraux comme un signal d'alarme. « Cette victoire n'est pas un triomphe. Avec 53 %, c'est un avertissement du peuple. C'est le signe que nous devons descendre de nos piédestaux et nous remettre au travail », a-t-il affirmé.

Le communicant met en garde ceux qui penseraient pouvoir continuer sans changement : « Ceux qui pensent que cette victoire est un chèque en blanc pour continuer comme avant se trompent lourdement. Ce mandat doit être celui de l'humilité, du travail, de la performance et surtout du miracle Camerounais. »

« Nous ne voulons plus ce genre d'images »

C'est précisément sur la question des images comme celle de Jacques Fame Ndongo à l'église que Steve Fah a été le plus direct. « Le peuple ne veut plus voir certaines images : celles de responsables qui s'affichent avec condescendance, qui se placent au-dessus des autres, même dans les lieux saints », a-t-il déclaré.

Tout en reconnaissant que certaines dispositions peuvent venir du protocole ou de la courtoisie, il estime que les serviteurs de l'État doivent savoir refuser certains honneurs. « Quand on est un serviteur de l'État, il faut savoir dire non à certains honneurs. Car nous ne voulons plus ce genre d'images. »

Steve Fah annonce un changement de posture pour ce nouveau mandat : « En tant que quelqu'un qui a soutenu cette victoire, mon rôle désormais est d'être la voix qui rappelle à l'ordre. Je serai le premier à dénoncer les excès, les dérives, l'arrogance et le mépris du peuple. »

Il définit ainsi sa mission pour les années à venir : « Pousser chacun à se remettre en question, encourager le travail bien fait, et exiger de l'humilité, surtout de ceux qui nous dirigent. »

Cette polémique s'inscrit dans un débat plus large sur la place du protocole, le rapport entre les élites politiques et le peuple, ainsi que sur les attentes des Camerounais en matière de gouvernance. Elle illustre également la tension entre la nécessité de respecter les institutions et le désir de proximité et d'humilité de la part des dirigeants.

La question reste posée : les responsables politiques sauront-ils entendre ces appels à plus de sobriété et d'humilité, ou continueront-ils à privilégier les marques d'honneur protocolaires ?

Source: www.camerounweb.com