La décision des autorités camerounaises de rejeter la candidature du Professeur Maurice Kamto à l’élection présidentielle de 2025 continue de provoquer des réactions vives au sein de la classe politique et intellectuelle. Parmi les voix qui s’élèvent, celle de la Professeure Viviane Ondoua Biwole, universitaire et observatrice engagée, retient particulièrement l’attention. Dans une déclaration sans ambages, elle qualifie la situation de « simplement triste et grave », estimant que « l’affaire Kamto est devenue une affaire de République ».
Pour la Pr Ondoua Biwole, le droit du leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) de se présenter à la magistrature suprême ne devrait souffrir d’aucune contestation : « Il a le droit d’y participer parce qu’il est Camerounais, et les autres ont le devoir d’expliquer pourquoi il ne participe pas », affirme-t-elle. Son propos met en lumière une inquiétude plus large sur le respect des principes démocratiques et l’égalité des chances dans le processus électoral.
L’universitaire alerte également sur les conséquences à long terme d’une telle décision : « C’est lui aujourd’hui, demain ce sera quelqu’un d’autre ». Un avertissement qui rappelle que les exclusions arbitraires pourraient s’étendre à d’autres acteurs politiques, fragilisant ainsi l’équilibre institutionnel.
Insistant sur la nécessité de faire prévaloir la norme et la transparence, la Pr Ondoua Biwole interpelle les juristes et universitaires : « La loi n’indique pas comment gérer ce genre de cas (la pluralité de candidatures). Les universitaires et les juristes devraient nous faciliter la tâche ». Elle plaide pour un dépassement des clivages partisans : « On peut être partisan, mais la vérité devrait nous guider ».
Son analyse rejoint les préoccupations de ceux qui dénoncent une instrumentalisation des règles électorales. Elle évoque notamment le cas d’Anicet Ekane, régulièrement invité dans les médias comme président du MANIDEM, contrastant avec l’émergence soudaine d’autres figures comme Yebga, dont la légitimité semble, selon elle, moins établie.