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Célestine Ketcha Courtès : le mauvais génie?

Coutes Celestine 34 " Ça c’est son côté bling bling"

Mon, 22 Apr 2024 Source: La Nouvelle N°751

Pas très difficile de portraiturer Célestine Ketcha Courtès, notre ministre de l’Habitat et du développement urbain. Ancienne édile de la ville de Bangangté où elle a fait ses preuves, elle est une femme forte, au propre comme au figuré. Décomplexée, elle n’hésite pas à faire feu de tout bois pour briser tabous et lourdeurs sociales pour exister, s'imposer et faire parler d'elle.

Son activisme débordant, peut-être hérité de son cursus académique (diplômée de l'Essec, célèbre école de commerce où l’on apprend à vendre, à tout vendre, y compris par tous les moyens), interfère sur les platesbandes de certains de ses collègues et autres autorités étatiques. Cela lui permet donc de se déployer sur tous les fronts avec la quiétude d’un renard dans un poulailler. C’est ainsi qu’elle peut aller à Douala dans le 2ème arrondissement et se trouver très à l’aise auprès de la communauté musulmane de P cette circonscription administrative ; parader dans les rues de Maroua - sa ville de naissance - avec une hardiesse déconcertante ; se souvenir de ses instincts de base pour se prêter au jeu de mannequin lors d’un défilé de mode à l’ambassade de France au Cameroun. Etc… Il faut se nommer Courtès pour le faire.

Ça c’est son côté bling bling qui peut souvent l’entrainer à passer au travers de ses missions régaliennes au Minhdu où il est aussi évident qu’elle abat un travail remarquable par sa présence régulière sur les chantiers ; une omniprésence malheureusement vite noyée par ses régulières sorties de piste. L’on pense par exemple aux différents travaux de réhabilitation des voiries urbaines de certaines capitales régionales, notamment Maroua, Garoua, Bafoussam, Bertoua, Bamenda… Malgré les attaques en règle d’un certain Conrad Bebe Ndi, le récent satisfécit des autorités françaises au premier rang desquelles la directrice générale de l’Agence française de développement (Afd), Virginie Dago en est une illustration patente. D’ailleurs, la récente visite de terrain qu’elle a effectuée à Bafoussam et Bamenda en compagnie de l’ambassadeur de France au Cameroun, Thierry Marchand est la preuve que les travaux se déroulent dans les règles de l’art de ce côté-là. Une petite satisfaction dans l’océan de ses dérives managériales.

Parce que, depuis son arrivée au Minhdu, Célestine Ketcha Courtès collectionne les frasques comme elle collectionne des bijoux de marque. Incompétence ou volonté de saborder les missions qui lui sont effectivement dévolues. Difficile d’être exhaustif. On pourrait toutefois noter qu’elle est accusée à tort ou à raison de faire passer les d’appels d’offres suivant des procédures peu orthodoxes.Ainsi, indiquent nos sources, près de 80 % des projets du Minhdu sont passés suivant la procédure de gré à gré, y compris les marchés de moins de 50 millions de Fcfa, avec la bénédiction de certains réseaux bien implantés au Minmap. Et si ce n’est pas le gré à gré, les lignes sont subdivisées de manière à agencer plusieurs bons de commande (4.9) en violation flagrante de la réglementation.

Dans les couloirs du Minhdu, l’on indique, en petits comités, que sa gloutonnerie financière est sans limite au point où, désormais, même les simples soustraitances dans les projets doivent être validées par nulle autre que madame le ministre. Ce qui alourdit considérablement le temps de mise en œuvre des projets. Sans oublier que les lignes de fonctionnement des différentes directions sont siphonnées, y compris les primes de rendements des personnels qui sont aux abois depuis son arrivée à la tête dudit ministère. Au Minhdu, toujours selon des sources internes, c’est la peur qui y règne. Personne ne peut oser contredire, ni suggérer quoi que ce soit à la «dynamique» ministre. C’est par une simple note de service que les directeurs et même les inspecteurs généraux sont évincés de leurs postes et remplacés par ses sbires, sans compétences techniques avérées.

Aucune prise d’initiative n’est désormais tolérée dans ce ministère et les décisions à l’emporte-pièce de la « reine-mère » doivent être appliquées sans discussion aucune même comme elles sont pour la plupart contraires à la réglementation. Les avis techniques sont écartés et ceux qui s’entêtent à vouloir respecter les règles sont simplement mis de côtés. Les travaux d’achèvement de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen trainent. Alors question : ne doit-on donc pas conclure qu’elle joue contre le président Biya et son épouse dont les noms sont pourtant devenus sa brosse à dent ? Beaucoup d’observateurs le subodorent.

Source: La Nouvelle N°751