Les Camerounais se sont désormais habitués aux nombreuses « hautes instructions de Paul Bya » qui déclenchent généralement des poursuites judiciaires contre de hauts dignitaires du régime. Et pourtant beaucoup d’analystes de la vie sociopolitique camerounaise sont surpris par les nouvelles instructions du chef de l’Etat qui ordonnent l’ouverture d’une enquête sur la CAN 2021 et la CAN féminine 2016. Si Cette décision surprend les Camerounais c’est parce qu’elle a été répercutée au CONSUPE par le Directeur du Cabinet civil de la présidence de la République. Traditionnellement, c’est le secrétaire général de la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh qui signait ces notes. Si Paul Biya a décidé de se passer de lui cette fois-ci, c’est parce qu’il fait partie des gestionnaires des fonds destinées à la CAN et fera lui aussi objet entendu dans le cadre de cette enquête.
« Le directeur du cabinet civil, Samuel Mvondo Ayolo a demandé il y a quelques jours à la ministre en charge du contrôle supérieur de l’Etat, Rose Mbah Acha, d’ouvrir sur « hautes instructions » de Paul Biya, de nouvelles enquêtes autour de la CAN féminine 2016 et la CAN 2021 », indique le lanceur d’alerte Boris Bertolt qui précise que Ngoh Ngoh a déjà été écouté dans cette affaire.
« Ces nouvelles instructions interviennent alors que d’autres enquêtes ont déjà été conduites à ce sujet. En effet, à la veille du remaniement de janvier 2019, Paul Biya avait demandé à la DGRE d’auditionner tous les responsables impliqués dans le scandale de la CAN 2019.
Ainsi, Ferdinand Ngoh Ngoh, SGRP; Louis Paul Motaze, ministre des Finances ; Aba Sadou, ancien ministre des marchés, Bidoung Kpwat, ancien ministre des Sports; Mbwentchou Jean Claude, ancien ministre du développement urbain et de l’habitat avaient tous été auditionnés par les services secrets et le rapport transmis à Paul Biya. A la grande surprise de tous, Ferdinand Ngoh Ngoh fût non seulement maintenu en poste, mais promu minis d’Etat. », précise-t-il.