Sensibilisés par le Conseil national de la Communication, ils prennent l’engagement de respecter les canons professionnels dans l’exercice de leur métier.
Dans le prolongement de la Journée mondiale de la liberté de la presse célébrée le 03 mai, le Conseil national de la communication (CNC), a organisé mercredi dernier à Ngaoundéré un séminaire de formation à l’intention des journalistes.
L’instance de régulation des médias au Cameroun a entretenu les acteurs de la communication de l’Extrême-Nord, du Nord et de l’Adamaoua sur la responsabilité sociale du journaliste en temps de guerre.
La cible est bien choisie. Cette partie du pays, notamment l’Extrême-Nord, est le théâtre d’une guerre imbécile imposée à notre pays par la secte terroriste Boko Haram. A l’ouverture du séminaire, les participants ont observé une minute de silence en l’honneur des soldats tombés au front et des populations civiles lâchement assassinés par Boko Haram.
Pour animer le débat, le CNC a invité Eric Benjamin Lamère, journaliste de la CRTV qui couvre les zones de conflit ces dernières années. De Bakassi à Fotokol en passant par les foyers d’instabilité à la frontière avec la RCA et les reportages en haute mer où sévit la piraterie maritime en net recul.
Le public n’a pas été déçu par les explications de ce reporter de guerre qui a donné des « biscuits » à ses confrères. Comment couvrir une guerre ? Comment préparer un reportage dans une zone de conflit ?
Quelle information diffusée ? Quelle image montrée ? Comment entretenir ses sources d’information? Le conférencier qui a une expérience de terrain évidente a balayé les principaux angles de la couverture d’un conflit.
Au cours des échanges conduits par Peter Essoka, vice-président du CNC, il s’est dégagé que la responsabilité du journaliste est primordiale. Les hommes et femmes de médias doivent mettre en avant les notions d’unité nationale, de patriotisme et de professionnalisme.
« Le journaliste doit refuser l’apologie de la violence. Il doit refuser également d’être l’agent de propagande de l’ennemi. La guerre est une perte, même si vous l’avez gagnée », soutiendra Abakar Ahamat, gouverneur de la région de l’Adamaoua qui a fait une intervention bien sentie à la Salle de délibérations de la Communauté urbaine, lieu de la rencontre.
Le Pr Jean Tobie Hond, SG du CNC, Jean-Bruno Tagne, membre du CNC, Alfaki Abourahman, délégué régional de la Communication de l’Adamaoua, également membre du CNC, apportaient chaque fois des éclaircissements aux préoccupations des journalistes.
« Le Cameroun est une société démocratique où la liberté d’expression est une réalité palpable. Mais la liberté d’expression n’est pas nécessairement l’expression totale de la liberté en période de guerre », tranchera Abakar Ahamat. Au terme des échanges, il s’est dégagé une convergence de vues entre le CNC et les journalistes exerçant dans le Septentrion.