Dans une déclaration virulente faite ce lundi 17 février 2025, le député Cabral Libii vient jeter un pavé dans la mare d'un projet pourtant accueilli avec enthousiasme par les Camerounais. Cette première controverse concernant la nouvelle carte nationale d'identité (CNI) survient le jour même de son lancement officiel.
Le président du PCRN remet en cause la légalité de la gratuité des certifications annoncée par la Délégation Générale à la Sûreté Nationale (DGSN). Une accusation qui pourrait entacher ce projet innovant, salué comme une avancée majeure dans la modernisation des services administratifs au Cameroun.
Selon le parlementaire, cette gratuité contrevient au décret N° 2016/375 du 04 août 2016 qui fixe les frais de timbres obligatoires : 1500 FCFA pour le certificat de nationalité au tribunal, 500 FCFA pour la certification de l'acte de naissance à la mairie, et 500 FCFA pour la copie d'acte de mariage pour les femmes mariées.
Plus grave encore, le député met en garde contre un risque de "concussion au détriment de l'État", une infraction prévue par l'article 137 du Code Pénal camerounais. Il souligne qu'aucune autorité, pas même le Président de la République ou le Ministre des Finances, ne peut décider unilatéralement d'exonérer ces frais de timbres prévus par la loi.
Cabral Libii pointe également du doigt le mécanisme financier mis en place avec la société Augentic, en charge du nouveau système. Il estime que l'affectation directe des recettes à cette entreprise, sans passer par un compte d'affectation spéciale, viole le Décret N°2020/375 du 07 juillet 2020 portant Règlement Général de la Comptabilité publique.
Ces accusations constituent un premier revers pour ce projet ambitieux qui promettait de révolutionner la délivrance des CNI au Cameroun en les produisant en seulement 48 heures, une initiative initialement saluée par la population comme une solution aux longues attentes habituelles.