CONFIDENTIEL: Dans les coulisses du palais d'Etoudi, la guerre secrète pour contrôler Paul Biya

Biya Reunion Etoudi Mvondo Ngoh Image illustrative

Tue, 23 Sep 2025 Source: www.camerounweb.com

À l'approche de la présidentielle du 12 octobre, Jeune Afrique révèle en exclusivité les luttes d'influence qui se jouent dans l'ombre du palais d'Etoudi. Autour de Paul Biya, 92 ans, une bataille feutrée oppose les principaux barons du régime pour contrôler l'agenda présidentiel et, in fine, orienter les décisions du chef de l'État. Notre enquête dévoile les dessous de ces rivalités qui façonnent la politique camerounaise.

Jeune Afrique révèle que Samuel Mvondo Ayolo, directeur du cabinet civil, est devenu l'homme le plus puissant du régime après Paul Biya. "Maître de l'agenda et interface entre la présidence et le RDPC", il contrôle désormais chaque déplacement et chaque rendez-vous du président.

Selon nos sources exclusives, cette montée en puissance ne s'est pas faite sans résistance. Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence et homme fort du régime depuis des années, voit d'un mauvais œil cette centralisation croissante. Jeune Afrique révèle que les deux hommes se livrent une guerre d'influence discrète mais réelle pour contrôler l'accès au président.

Notre enquête exclusive révèle le rôle croissant de Chantal Biya dans les décisions politiques. Jeune Afrique apprend que "l'idée" de l'étape présidentielle dans l'Est "a été notamment portée par Chantal Biya, originaire de l'Est". Cette influence de la première dame sur l'agenda électoral illustre sa montée en puissance au sein du système Biya.

Nos sources révèlent que Chantal Biya travaille en binôme avec Ferdinand Ngoh Ngoh pour contrebalancer le pouvoir grandissant de Samuel Mvondo Ayolo. Cette alliance inattendue entre la première dame et le secrétaire général de la présidence redessine les équilibres du palais d'Etoudi.

Jeune Afrique révèle que Ferdinand Ngoh Ngoh, longtemps considéré comme l'éminence grise du régime, voit son influence relativisée. Originaire de la Haute-Sanaga, il pousse pour l'inauguration du barrage de Lom Pangar, "dont il avait posé la première pierre en 2012", mais doit désormais composer avec d'autres centres de décision.

Selon nos informations exclusives, Ngoh Ngoh compense cette perte d'influence relative en plaçant ses hommes à des postes stratégiques. Jeune Afrique révèle ainsi que Cyrus Ngo'o, directeur du port de Douala et "proche de Ferdinand Ngoh Ngoh", est "au cœur de l'organisation" des festivités des 150 ans du port, étape clé de la campagne présidentielle.

Jeune Afrique révèle un fait inédit : le parti au pouvoir est totalement écarté de l'organisation de la campagne de son propre candidat. "Le programme de la campagne électorale de Paul Biya [...] ne [sera] sans doute pas [officialisé], pas même au sein du RDPC à qui échappe la gestion de l'agenda de son candidat", révèle notre enquête.

Cette marginalisation du RDPC illustre la personnalisation extrême du pouvoir camerounais. Nos sources indiquent que même Jean Nkuété, secrétaire général du parti présidentiel, n'est pas informé des détails de la campagne. Cette situation crée des tensions internes que Jeune Afrique a pu documenter auprès de plusieurs cadres du parti.

Notre enquête exclusive révèle la composition du cercle restreint qui accompagne Paul Biya dans ses déplacements. Outre Chantal Biya, Jeune Afrique identifie trois hommes clés : Samuel Mvondo Ayolo (cabinet civil), Simon Pierre Bikélé (protocole) et le vice-amiral Joseph Fouda (médecin personnel).

Cette liste d'accompagnateurs, révélée par Jeune Afrique, exclut Ferdinand Ngoh Ngoh, signe d'une possible mise à l'écart progressive du secrétaire général de la présidence. Nos sources confirment que cette composition n'est pas anodine et reflète les rapports de force actuels au sommet de l'État.

Jeune Afrique révèle que "les stratèges du palais d'Etoudi regardent avec méfiance le début de campagne remarqué d'Issa Tchiroma Bakary". Cette inquiétude au plus haut niveau de l'État témoigne de la nervosité croissante de l'entourage présidentiel.

Selon nos informations exclusives, des réunions de crise se tiennent régulièrement au palais pour évaluer la menace que représente l'ancien ministre de la Communication. Jeune Afrique apprend que Samuel Mvondo Ayolo a été chargé de coordonner la riposte, confirmant son statut d'homme fort du régime.

Jeune Afrique révèle un aspect inédit des luttes de pouvoir : la bataille pour contrôler les résidences présidentielles régionales. "Des préparatifs et des rénovations ont déjà été lancés dans les résidences présidentielles régionales", révèle notre enquête.

Nos sources indiquent que chaque baron du régime tente de placer ses hommes à la tête de ces travaux de rénovation, gage d'influence et d'accès privilégié au président lors de ses déplacements. Cette guerre des résidences illustre l'âpreté des rivalités au sein de l'appareil d'État camerounais.

Jeune Afrique révèle le rôle méconnu de Cavayé Yeguié Djibril, président de l'Assemblée nationale, dans l'organisation de la campagne présidentielle. "Originaire" de la région de l'Extrême-Nord, il a pesé pour que Maroua soit choisie comme étape nordiste de Paul Biya.

Selon nos informations exclusives, Cavayé Yeguié Djibril fait figure de "troisième homme" du régime, arbitre discret entre les ambitions rivales de Mvondo Ayolo et Ngoh Ngoh. Sa longévité politique (président de l'Assemblée depuis 1992) en fait un interlocuteur incontournable pour qui veut influencer les décisions présidentielles.

Jeune Afrique révèle que "plusieurs missions ministérielles, menées notamment par Ferdinand Ngoh Ngoh ou le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, ont été chahutées sur le terrain ces derniers mois". Ces incidents, soigneusement cachés par le pouvoir, témoignent d'un malaise profond.

Notre enquête révèle que ces "chahuts" ne sont pas spontanés mais orchestrés par des réseaux d'opposition locaux. Plus troublant, nos sources indiquent que certains cadres du RDPC, frustrés de leur marginalisation, n'ont pas tout fait pour les empêcher.

Les révélations de Jeune Afrique dessinent le portrait d'un régime affaibli par les rivalités internes. À 92 ans, Paul Biya ne contrôle plus totalement son propre appareil d'État, laissant libre cours aux ambitions de ses lieutenants.

Cette fragmentation du pouvoir, que Jeune Afrique documente en exclusivité, pourrait s'avérer cruciale dans l'issue de la présidentielle du 12 octobre. L'efficacité de la machine électorale du RDPC dépendra largement de la capacité de ces barons rivaux à coordonner leurs efforts.

Le "programme officieux" de campagne révélé par Jeune Afrique illustre parfaitement ces tensions : chaque étape résulte d'un compromis entre influences concurrentes, témoignant d'un système de décision de plus en plus complexe et fragmenté.

Source: www.camerounweb.com