Malgré la réception, la semaine dernière, de deux nouveaux aéronefs livrés par le Chinois Avic International, la compagnie aérienne publique camerounaise, Camair Co, n’est pas sortie d’affaires. C’est du moins ce qu’indique le DG de Camair Co, Jean Paul Nana Sandjo, dans une interview qu’il vient d’accorder au quotidien gouvernemental camerounais.
«Camair-Co a démarré dans des conditions qui ont créé beaucoup de dettes. Aujourd’hui, nous sommes en redressement, parce que nous avons 30 milliards de FCfa de dettes. Conclusion : ça va mal», confie-t-il, en révélant par la même occasion l’endettement abyssal de la compagnie aérienne nationale camerounaise, qui vient de fêter ses 4 ans.
Selon le DG de Camair Co, «si on fait la photographie de Camair Co aujourd’hui, on verra une image qui n’est pas bonne parce que nous avons 700 employés et trois avions. Les ratios ne sont pas bons, ils sont supérieurs à la moyenne (…) Nous devons ramener le ratio flotte-employés à moins de 150. Nous sommes à 250», déclare-t-il.
Face à cette situation, soutient Jean Paul Nana Sandjo, la compagnie n’a pas d’autre choix que de densifier sa flotte, qui se résume actuellement à 3 avions pour desservir «une quinzaine d’escales».
Face au déséquilibre financier que vit l’entreprise depuis le lancement de ses activités, déséquilibre caractérisé par des charges immensément élevées (pour une roue crevée, il faut la transporter jusqu’à l’étranger du fait du manque d’ateliers techniques surplace), pour des rentrées financières infimes, le DG confesse que la compagnie aérienne publique, qui occupe cependant la 3ème place dans le ciel camerounais derrière Air France et Brussels Airlines, ne survit que grâce aux perfusions financières du gouvernement.