Camair-Co n’aura jamais un cash-flow positif avec Le Dja- Ouandji

Bernard Ouandji Upc Bernard Ouandji

Fri, 11 Sep 2015 Source: cameroon-info.net

Après le vent d’humeur qui a secoué la compagnie aérienne nationale du Cameroun, caractérisé par les manifestations de colère de ses clients désabusés, le Directeur général, Jean-Paul Nana Sandjo a indiqué au magazine panafricain Jeune Afrique que la situation devrait revenir à la normale ce jeudi 10 septembre 2015.

Camair-Co compte sur le retour en service du Boeing 767-300 ER, baptisé Le Dja, qui assure les vols long courrier. L’engin était bloqué depuis plusieurs jours à Perpignan (dans le sud de la France) dans l’attente du remplacement d’un moteur défaillant.

Pour l’économiste et expert financier Bernard Ouandji, c’est justement parce que Camair-Co, « L’étoile du Cameroun », a basé son plan de redécollage sur cet avion qu’il est appelé à sombrer.

Dans une interview accordée au quotidien Mutations le 5 juin 2015, ce dernier indiquait que « Camair-Co n’aura jamais un cash-flow positif tant qu’elle exploite le Dja. Le business plan de Camair-Co est voué à l’échec, parce qu’il prend pour point de départ le Boeing 767 dénommé Le Dja que Camair avait laissé ».

Bernard Ouandji pense également que ceux qui ont formulé le business plan de Camair-Co sont des politiciens de Yaoundé qui se sont dit « on a un avion Le Dja, on le fait réviser en Irlande puis on l’affecte sur la ligne Paris ».

C’était, selon lui, l’erreur fondamentale, car suite à quatre années d’immobilisation du Dja, « on n’était plus sûr de rien et il s’est avéré que le coût de l’heure de vol du Dja (consommation d’essence, pièces de rechange) est deux fois le coût d’un B 767 de nouvelle génération ; rappelons que le Dja pointe plus de vingt-cinq ans au chrono ».

En juin 2015, une convention de prêt a été signée entre l’Etat du Cameroun et un pool de banques locales pour financer le plan de relance de la compagnie aérienne nationale.

Camair-Co recevait ainsi 25 milliards de F CFA devant lui permettre d’acquérir de nouveaux aéronefs et porter sa flotte à 9 appareils, selon le Dg de l’entreprise.

Pour l’heure la compagnie aérienne ne dispose que de cinq appareils dont deux MA 60 fabriqués par la chine, d’une capacité d’environ cinquante places chacun. Ces aéronefs s’ajoutent au Boeing 767-300, « Le Dja » qui assure les vols long-courriers, ainsi que deux autres « Boeing 767 ».

Source: cameroon-info.net