Camair-Co vise Paris : le grand retour d'une compagnie aérienne camerounaise

Neuf ans après avoir suspendu ses vols vers l'Europe, Camair-Co ambitionne de reconquérir le ciel parisien en 2025. La compagnie aérienne camerounaise prépare activement son retour sur la ligne internationale, malgré les défis qui l'attendent.

Après avoir longtemps limité ses activités aux vols domestiques, Camair-Co entrevoit une opportunité de redéploiement international. Selon nos informations, des discussions sont en cours avec un établissement de crédit pour l'acquisition d'un gros-porteur susceptible de relier Yaoundé à Paris.

Pour l'heure, la compagnie ne dispose d'aucun appareil capable d'effectuer des liaisons intercontinentales. La solution envisagée serait donc la location d'avions, en attendant l'acquisition de moyens propres.

La compagnie, créée en 2006 sur les cendres de l'ancienne Camair, traînait initialement une dette colossale de 80 milliards de francs CFA. Après plusieurs plans de restructuration et une période compliquée, Camair-Co a progressivement redressé la barre.

Entre 2016 et 2017, elle a connu une croissance remarquable, avec une hausse de 94% de son trafic passagers et une augmentation de 65% de son chiffre d'affaires. La pandémie de Covid-19 a temporairement interrompu cette dynamique, mais la compagnie a su rebondir.

Au-delà de Paris, Camair-Co envisage également de renforcer ses lignes continentales. La compagnie est actuellement en discussion avec les autorités européennes pour obtenir une autorisation d'opérateur de pays tiers auprès de l'Agence de l'Union européenne pour la sécurité aérienne (AESA).

Un Boeing 737-700 actuellement en maintenance en Éthiopie pourrait être le premier pas vers cette renaissance internationale.

Après six directeurs successifs entre 2011 et 2024, Camair-Co semble avoir trouvé une stabilité propice au développement. Son chiffre d'affaires, qui a atteint 18 milliards de francs CFA en 2022 et transporté près de 210 000 passagers, témoigne de cette dynamique positive.

Le retour à Paris serait plus qu'un symbole : il marquerait la renaissance d'une compagnie nationale longtemps mise à l'écart des grands corridors aériens internationaux.