Plusieurs localités de l’arrondissement de Mayo-Moskota ont subi ces derniers jours des assauts répétés des combattants de la secte Boko Haram. Quatre villages ont été attaqués à répétition et quatre personnes ont été tuées. «Ces terroristes œuvrent pour maintenir la terreur dans nos localités. Au moment où nous avons cru pouvoir connaître une accalmie comme dans d’autres localités de la région et espérions retrouver la vie paisible d’antan, c’est là où ils frappent. Le ratissage menace même la ville de Koza car ils ont déjà atteint la localité de Modoko qui est située juste à 5 kilomètres de Koza centre.
La situation est donc plus grave que nous ne pensions. En deux, trois jours, ces gens ont fait quatre morts. Le bilan aurait pu être plus lourd si la population n’avait pas été alertée par les membres du comité de vigilance et qu’elle ne s’était pas refugiée dans des cachettes en montagne. Le gouvernement est donc interpellé pour freiner leur avancée s’il ne veut pas voir l’arrondissement de Koza se vider comme celui de Mayo-Moskota qui, aujourd’hui, n’est en réalité que l’ombre de lui-même», regrette Médjé, président du comité de vigilance de la localité de Moutsika. Et celui-ci de poursuivre : «La situation que nous vivons est incompréhensible puisque des postes militaires sont érigés à des points stratégiques pour pouvoir limiter les incursions de ces derniers, mais nous constatons que ces postes ne les influencent aucunement. Ils opèrent à volonté. Nos villages sont littéralement sous leurs coupes.
Lors de l’attaque de Moutsikar d’il y a deux jours, les éléments desdits postes n’ont pas daigné bouger de leur camp ne serait-ce que pour les persuader. Tout porte à croire que les assaillants sont plus en sécurité que la population. Ils sont armés alors que la population n’a rien pour se défendre si ce n’est prendre la fuite devant eux. Et c’est ainsi que nos concessions sont pillées».
Médjé, président du comité de vigilance de la localité de Moutsikar va même plus loin en ajoutant que les incursions sont récurrentes ces derniers temps dans lesdites localités. Moutsikar, Movoumaï, Moskota et Modoko ont été régulièrement assiégées alors qu’elles sont densément peuplées du fait de leur invasion par les déplacés internes. Elles sont depuis un certain temps rentrées dans la ligne de mire de ces hors-la-loi. Moutsikar et Mavoumaï ont été simultanément attaqués en une seule nuit. Deux personnes dont Rika Zihad et Gandi Dakoza ont été assassinées. «Ils ont investi le village Moutsikar aux environs de 19 heures. Ils se sont cachés dans des champs de mil attendant le moment propice pour attaquer.
La population ne se doutait de rien. Ceux qui n’avaient pas baissé la garde et continuaient à aller se réfugier dans des cachettes à la tombée de la nuit se sont retranchés comme à l’accoutumée dans leurs cachettes. C’est vers 20 heures qu’ils ont lancé l’assaut et ont surpris quelques-uns dans leurs domiciles. Si certains ont réussi à leur échapper, Rika Zihad était rentré tardivement du marché de Koza ce jour-là n’a pas eu la même chance qu’eux. Il était encore à son domicile quand ceux-ci ont lancé l’assaut. Ils l’ont surpris, l’ont maitrisé et lui ont tranché la gorge. Ses femmes et ses enfants ont tout de même eu la vie sauve parce qu’ils s’étaient sauvés de la maison à temps», poursuit Médjé. Après avoir passé Moutsikar au peigne fin, ces hors-la-loi ont poursuivi leur marche sur la localité de Mavoumaï, une localité située à un jet de pierre de celle de Moutsikar. «Après leur forfait à Moutsikar, ils ont marché sur la localité de Mavoumaï. Ils y ont fait un mort. Ils ont abattu à bout portant le frère Gandi Dakoza et ont blessé par balles Kaldaoussa, un membre du comité de vigilance. Ils l’ont atteint au niveau de l’épaule au moment il fuyait devant eux. Il a été immédiatement secouru et conduit à l’hôpital à Koza où il est placé sous soins intensifs», déclare Pérevet Yata, membre du comité de vigilance de la localité de Moutsikar. Aux deux tués de Moutsikar et Mavoumaï, il faut ajouter Boukar Dourtou qui a été cueilli et abattu sur le tronçon Talla Katchi et Sanda Wadjiri au petit matin du 1er septembre dernier. Il effectuait un déplacement pour le Nigéria voisin. Un membre de Boko Haram a été aussi lynché par la population à Moskota le 03 septembre. Quatre personnes ont donc trouvé la mort dans les différentes attaques.