Il a été assassiné parce qu’il faisait trop de révélations jugées dérangeantes pour les prévaricateurs des deniers publics. Ils pensaient le réduire à jamais au silence en l’enlevant et en l’assassinant de la manière la plus barbare avant d’exposer son corps comme un trophée de guerre. Martinez Zogo est mort mais sa voix va continuer par troubler la tranquillité des criminels financiers du Cameroun.
Selon les informations qui parviennent à la rédaction de CamerounWeb, la direction de la chaîne de radio Amplitude Fm a décidé de poursuivre la diffusion des émissions « Embouteillages » de Martinez Zogo. Les Camerounais vont encore entendre dans les voitures, au marché, chez les coiffeurs aux heures habituelles, les révélations croustillantes du journaliste.
Pour le politologue David Eboutou, il s’agit d’une pression supplémentaire sur les autorités camerounaises qui ont la charge de faire la lumière sur cette macabre affaire. « Je salue cette magnifique idée de la hiérarchie de la Radio Amplitude FM de faire diffuser l'émission de MARTINEZ ZOGO aux heures habituelles. C'est aussi une forme de pression », a-t-il déclaré.
Réseau mafieux
Du fond de sa cellule, Amougou Belinga attend impatiemment l’évolution de son dossier. Ses adversaires qu’il avait pris soin de jeter en prison quand il était encore puissant, ne se font pas prier pour lui régler ses comptes. Les révélations croustillantes fusent de part et d’autre. L’homme qui se fait appeler le fils aîné de Paul Biya Gilbert Baongla éventre le système d’escroquerie d’Amougou Belinga. Selon l’ancien journaliste, le PDG du groupe l’Anecdote était détenteur d’une carte VIP de la la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE), en plus de son passeport diplomatique centrafricain.
C’est cette carte qui permettrait à l’homme d’affaires de se faire passer pour un proche de Paul Biya, bien introduit dans le sérail. Le système est bien huilé au point où les victimes d’Amougou Belinga n’ont quasiment pas de chance découvrir le pot aux roses.
« Amougou était comme un agent de la DGRE avec une carte VIP.Il se balade partout avec. Quand Amougou vient vers vous, même si vous êtes chef d'Etat, il vous dit voici ma carte de la DGRE, la plus grande institution de renseignement, il prend son téléphone, il appelle le directeur de la DGRE, il appelle la présidence de la République, il dit bonjour à Ivo, on fait comment ? On croit en ce qu'il dit », révèle Gilbert Baongla.
Le « fils aîné de Paul Biya » est convaincu que Maxime Eko Eko, également en détention à la prison centrale de Kondengui dans le cadre de l’affaire d’assassinat du journaliste Martinez Zogo, est le cerveau de ce puissant réseau d’escroquerie qui use à volonté des moyens de l’Etat.
Si Amougou Belinga s’est cru par moment intouchable, c’est parce qu’il aurait réussi ses propres « partenaires de crime ». « Il les a roulés tous. Parce que normalement la même quintessence financière que Amougou devait avoir, même son complice Eko Eko devrait l'avoir puisque c'est Eko Eko qui est le générateur de la pensée forte, du bluff, rapporte Baongla.
Gilbert Baongla connait bien Amougou Belinga. C’est lui qui a donné au jeune pousseur de charrette, sa première chance d’entrer dans l’univers médiatique. Sans lui, les Camerounais ne connaîtraient peut-être Amougou Belinga et Martinez Zogo serait peut-être encore en vie. Il doit certainement regretter avoir aidé ce jeune Amougou Belinga qui avait fui le recrutement de l’armée car c’est lui qui l’a finalement envoyé en prison.